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elle remonte brusquement en dehors du Kouen-loun vers l’Altaï. La délimitation au nord semble plus difficile ; cependant nous allons, tout à l’heure, la chercher et la trouver.

La race blanche était très nombreuse, le fait n’est pas contestable (1)[1]. J’en ai donné ailleurs les preuves principales. Elle était, de plus, sédentaire et, de plus, malgré les émissions considérables de peuples qu’elle avait faites au dehors de ses frontières, plusieurs de ses nations restèrent encore dans le nord-ouest de la Chine, longtemps après que la race jaune eut réussi à rompre la résistance du tronc principal, à le briser, à le disperser et à s’avancer à sa place dans l’Asie australe. Or, la position qu’occupent, au IIe siècle avant notre ère, les Yue-tchi et les Ou-soun, sur la rive gauche du Hoang-ho, en tirant vers le Gobi supérieur, c’est-à-dire sur la route directe des invasions jaunes, vers le centre de la Chine, a de quoi surprendre, et l’on pourrait la considérer comme forcée, comme étant le résultat violent de certains chocs qui auraient repoussé les deux rameaux blancs d’un territoire plus ancien et plus naturellement placé, si la position relative des six autres nations que j’ai aussi nommées, n’indiquait pas que tous ces membres de la grande famille dispersée se trouvaient réellement chez eux et formaient le jalonnement des anciennes possessions de leur race, au temps de la réunion. Ainsi, il y avait eu extension primitive des peuples blancs au delà du lac Khou-khou-noor vers l’est, tandis qu’au nord ces mêmes peuples



(1) Les territoires sibériens qu’elle occupait étaient assez vastes pour la contenir, car ils ne mesurent pas moins de 300,000 lieues carrées. (Humboldt, Asie centrale, t. I, p. 176.) Les ressources que présentaient ces pays pour la nourriture de masses considérables étaient également très suffisantes. Les plaines de la Mongolie actuelle, appelées par les Chinois la Terre des Herbes, offraient des pâturages immenses aux nombreux troupeaux d’une famille humaine essentiellement pastorale. Le seigle et l’orge réussissent très avant dans le nord. À Kaschgar, à Khoten, à Aksou, à Koutché, dans le parallèle de la Sardaigne, on cultive le coton et les vers à soie. Plus au nord, à Yarkand, à Hami, à Kharachar, les grenades et les raisins arrivent à maturité. (Asie centrale, t. III, p. 20.) — « Au delà du Jenisséï, à l’est du méridien de Sayansk, et surtout au delà du lac Baïkal, la Sibérie même prend un caractère montueux et agréablement pittoresque. » (Ibid., p. 23.)

  1. (1) Les territoires sibériens qu’elle occupait étaient assez vastes pour la contenir, car ils ne mesurent pas moins de 300,000 lieues carrées. (Humboldt, Asie centrale, t. I, p. 176.) Les ressources que présentaient ces pays pour la nourriture de masses considérables étaient également très suffisantes. Les plaines de la Mongolie actuelle, appelées par les Chinois la Terre des Herbes, offraient des pâturages immenses aux nombreux troupeaux d’une famille humaine essentiellement pastorale. Le seigle et l’orge réussissent très avant dans le nord. À Kaschgar, à Khoten, à Aksou, à Koutché, dans le parallèle de la Sardaigne, on cultive le coton et les vers à soie. Plus au nord, à Yarkand, à Hami, à Kharachar, les grenades et les raisins arrivent à maturité. (Asie centrale, t. III, p. 20.) — « Au delà du Jenisséï, à l’est du méridien de Sayansk, et surtout au delà du lac Baïkal, la Sibérie même prend un caractère montueux et agréablement pittoresque. » (Ibid., p. 23.)