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que l’histoire de l’Aryavarta ne nous fournit pas avec une précision comparable. Déjà, depuis plusieurs années, c’est par les livres des lettrés que l’on a modifié, de la manière la plus heureuse, nombre d’idées fausses sur les Huns et les Alains. On y a recueilli encore des détails précieux au sujet des Slaves, et peut-être le trop petit nombre de renseignements jusqu’ici obtenus sur les débuts des peuples sarmates s’augmentera-t-il, par cette voie, de nouvelles découvertes. Du reste, cette abondance de réalités antiques, conservée par la littérature du Céleste Empire, s’applique, et ceci est fort à remarquer, beaucoup plutôt aux contrées du nord-ouest de la Chine qu’à celles du sud de cet État. Il n’en faut pas chercher la cause ailleurs que dans le frottement des populations mélangées de blanc du Céleste Empire avec les tribus blanches ou demi blanches des frontières ; de sorte qu’en suivant une progression évidente, à partir de l’inerte silence des races noires ou jaunes, on trouve d’abord l’Inde, avec ses civilisateurs, n’ayant que peu d’histoire, parce qu’ils ont peu de rapports avec d’autres rameaux de même race. On rencontre ensuite l’Égypte, qui n’en a qu’un peu plus par la même raison. La Chine vient après, en en présentant davantage, parce que les frottements avec l’étranger arian ont été réitérés, et on arrive ainsi au territoire occidental du monde, à l’Asie antérieure, aux contrées européennes, où les annales alors se développent avec un caractère permanent et une activité infatigable. C’est parce que là ne s’affrontent plus seulement un ou deux ou trois rameaux de l’espèce noble, occupés à se défendre de leur mieux contre l’enlacement des branches inférieures de l’arbre humain. La scène est tout autre, et sur ce théâtre turbulent, à dater du septième siècle avant notre ère, de nombreux groupes de métis blancs doués de différentes manières, tous aux prises les uns avec les autres, combattant du poing et surtout de l’idée, modifient sans fin leurs civilisations réciproques au milieu d’un champ de bataille où les peuples noirs et jaunes ne paraissent plus que déguisés par des mélanges séculaires et n’agissent sur leurs vainqueurs que par une infusion latente et inaperçue, dont le seul auxiliaire est