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le temps. Si, en un mot, l’histoire s’épanouit dès ce moment dans les régions occidentales, c’est que désormais ce qui sera à la tête de tous les partis sera mélangé de blanc, qu’il ne sera question que d’Arians, de Sémites (les Chamites étant déjà fondus avec ceux-ci), de Celtes, de Slaves, tous peuples originairement nobles, ayant des idées spéciales, tous s’étant fait sur la civilisation un système plus ou moins raffiné, mais tous en possédant un, et se surprenant, s’étonnant les uns les autres par les doctrines qu’ils vont émettant en toutes choses, et dont ils cherchent le triomphe sur les doctrines rivales. Cet immense et incessant antagonisme intellectuel a semblé, de tout temps, à ceux qui l’accomplissaient, des plus dignes d’être observé, recueilli, enregistré heure par heure, tandis que d’autres peuples moins tourmentés n’estimaient pas utile de garder grand souvenir d’une existence sociale toujours uniforme, malgré les victoires gagnées sur des races à peu près muettes. Ainsi, l’ouest de l’Asie et de l’Europe est le grand atelier où se sont posées les plus importantes questions humaines. C’est là, en outre, que pour les besoins du combat civilisateur, tout ce qui, dans le monde, a été d’un prix capable d’exciter la convoitise a tendu inévitablement à se concentrer.

Si on n’y a pas tout créé, on a voulu tout y posséder, et toujours on y a réussi, dans la mesure où l’essence blanche exerçait son empire, car, il ne faut pas l’oublier, la race noble n’y est pure nulle part, et repose partout sur un fond ethnique hétérogène qui, dans la plupart des circonstances, la paralyse d’une manière qui pour être inaperçue n’en est pas moins décisive. Aux temps où l’action blanche s’est trouvée le plus libre, on a vu dans le milieu occidental, dans cet océan où se déversent tous les courants civilisateurs, on a vu les conquêtes intellectuelles des autres rameaux blancs agissant au centre des sphères les plus éloignées, venir tour à tour enrichir le trésor commun de la famille. C’est ainsi qu’aux belles époques de la Grèce, Athènes s’empara de ce que la science égyptienne connaissait de meilleur et de ce que la philosophie hindoue enseignait de plus subtil.

À Rome, de même, on eut l’art de se saisir des découvertes