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la Sogdiane (1)[1]. Là, les tribus helléniques abandonnèrent la masse de l’émigration et tournèrent à l’ouest, en suivant les montagnes et les bords inférieurs de la Caspienne. Les Hindous et les Zoroastriens continuèrent à vivre ensemble et à s’appeler du même nom d’Aryas ou Airyas (2)[2] pendant une période assez longue, jusqu’à ce que des querelles religieuses, qui paraissent avoir acquis un grand caractère d’aigreur, aient porté les deux peuples à se constituer en nationalités distinctes (3)[3].

Les nations zoroastriennes occupaient d’assez grands territoires, dont il est difficile de préciser les bornes au nord-est. Probablement elles s’étendaient jusqu’au fond des gorges du Muztagh, et sur les plateaux intérieurs, d’où plus tard elles sont venues apporter aux contrées européennes les noms si célèbres des Sarmates, des Alains et des Ases. Vers le sud, on connaît mieux leurs limites. Elles envahirent successivement depuis la Sogdiane, la Bactriane et le pays des Mardes jusqu’aux frontières de l’Arachosie, puis jusqu’au Tigre. Mais ces régions si vastes renferment aussi d’immenses espaces complètement stériles et inhabitables pour de grandes multitudes. Elles sont coupées par des déserts de sables, traversées par des



(1) Lassen, Indische Alterthumskunde.

(2) Burnouf ne doute pas que les textes les plus anciens et les plus authentiques du Zend-Avesta ne fixent le séjour primitif des Zoroastriens au pied du Bordj, sur les bords de l’Arvanda, c’est-à-dire dans la partie occidentale des Monts Célestes. (Commentaire sur le Yaçna, t. I, additions et corrections, p. CLXXXV.)

(3) Lassen, Indische Alterth., t. I, p. 516 et passim. — Le Zend-Avesta, livre de cette loi protestante, reconnaît lui-même qu’il y a eu, dans les temps antérieurs, une autre foi. C’est celle des hommes anciens, les pischdadiens (persan). Je doute que cette antique doctrine fût le brahmanisme. C’était beaucoup plutôt la source d’où le brahmanisme est sorti, le culte des purohitas, peut-être même de leurs prédécesseurs. — Les pischdadiens sont appelés nettement par le Zend-Avesta les hommes anciens, par opposition à ceux qui ont vécu postérieurement à la séparation d’avec les Hindous, et qui sont nommés en zend nabânazdita (contemporains) et, en sanscrit, nabhanadichtra, d’après un des fils de Manou, privé de sa part de l’héritage paternel, suivant le Rigvéda. (Burnouf, Commentaire sur le Yaçna, t. I, p. 566 et passim.)


  1. (1) Lassen, Indische Alterthumskunde.
  2. (2) Burnouf ne doute pas que les textes les plus anciens et les plus authentiques du Zend-Avesta ne fixent le séjour primitif des Zoroastriens au pied du Bordj, sur les bords de l’Arvanda, c’est-à-dire dans la partie occidentale des Monts Célestes. (Commentaire sur le Yaçna, t. I, additions et corrections, p. CLXXXV.)
  3. (3) Lassen, Indische Alterth., t. I, p. 516 et passim. — Le Zend-Avesta, livre de cette loi protestante, reconnaît lui-même qu’il y a eu, dans les temps antérieurs, une autre foi. C’est celle des hommes anciens, les pischdadiens (persan). Je doute que cette antique doctrine fût le brahmanisme. C’était beaucoup plutôt la source d’où le brahmanisme est sorti, le culte des purohitas, peut-être même de leurs prédécesseurs. — Les pischdadiens sont appelés nettement par le Zend-Avesta les hommes anciens, par opposition à ceux qui ont vécu postérieurement à la séparation d’avec les Hindous, et qui sont nommés en zend nabânazdita (contemporains) et, en sanscrit, nabhanadichtra, d’après un des fils de Manou, privé de sa part de l’héritage paternel, suivant le Rigvéda. (Burnouf, Commentaire sur le Yaçna, t. I, p. 566 et passim.)