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déterminer, même approximativement, l’époque de leur apparition. Tout ce qu’on peut admettre, c’est que leurs plus anciens établissements sont bien antérieurs à l’an 2000 avant Jésus-Christ. Quant à leurs noms, la haute antiquité grecque et romaine les a connus et révérés, et même, en certains cas, honorés de mythes religieux. Ce sont les Thraces, les Illyriens, les Étrusques et les Ibères.

Les Thraces étaient, à leur début et probablement lorsqu’ils résidaient encore en Asie, un peuple grand et puissant. La Bible garantit le fait, puisqu’elle les nomme parmi les fils de Japhet (1)[1].

Les tribus jaunes, quand on les trouve pures, étant, en général, peu guerrières, et le sentiment belliqueux diminuant dans un peuple à mesure que la proportion de leur sang y augmente, il y a lieu de croire que les Thraces n’appartenaient pas à leur parenté étroite. Puis les Grecs en parlent fort souvent aux temps historiques. Ils les employaient, concurremment avec des mercenaires issus des tribus scythiques, en qualité de soldats de police, et, s’ils se récrient sur leur grossièreté (2)[2], nulle part ils ne paraissent avoir été frappés de cette bizarre laideur qui est le partage de la race finnoise. Ils n’auraient pas manqué, s’il y avait eu lieu, de nous parler de la chevelure clairsemée, du défaut de barbe, des pommettes pointues, du nez camard, des yeux bridés, enfin de la carnation étrange des Thraces, si ceux-ci avaient appartenu à la race jaune (3)[3].



suffit de trouver dans ces monuments une représentation, soit réelle, soit légendaire, qui s’applique, avec une exactitude complète, aux êtres qu’elle a pour but de figurer.

(1) La Genèse les appelle Thiras TRS (hébreu). Hérodote affirme qu’après les Indiens, les Thraces sont la nation la plus nombreuse de la terre, et qu’il ne leur manque pour être irrésistibles aux autres peuples que l’union. Ils étaient divisés autant que possible. (V, 3.)

(2) Horace reproduit cette opinion au début de l’ode XXVII du 1er livre

Natis in usum lætitiæ scyphis
Pugnare Thracum est ; tollite barbarum
Morem...

(3) Une anecdote conservée par les polygraphes donne lieu de supposer, au contraire, que le type du Thrace était fort beau. C’est celle

  1. (1) La Genèse les appelle Thiras TRS (hébreu). Hérodote affirme qu’après les Indiens, les Thraces sont la nation la plus nombreuse de la terre, et qu’il ne leur manque pour être irrésistibles aux autres peuples que l’union. Ils étaient divisés autant que possible. (V, 3.)
  2. (2) Horace reproduit cette opinion au début de l’ode XXVII du 1er livre

    Natis in usum lætitiæ scyphis
    Pugnare Thracum est ; tollite barbarum
    Morem...

  3. (3) Une anecdote conservée par les polygraphes donne lieu de supposer, au contraire, que le type du Thrace était fort beau. C’est celle qui a trait au jeune Smerdiès, esclave issu de cette nation, aimé de Polycrate de Samos et d’Anacréon. Il était surtout remarquable par sa chevelure, que le tyran lui fit couper pour faire pièce au poète. Le nom même de Smerdiès est arian.