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des Galls vers le nord et l’ouest présente des difficultés insurmontables. Voici tout ce qu’on peut dire à ce sujet :

Au XVIIe siècle avant notre ère, on voit les Galls oocupés à forcer le passage des Pyrénées, défendu par les Ibères. C’est le premier renseignement positif sur leur existence dans l’ouest. Ils occupaient cependant les contrées situées entre la Garonne et le Rhin, et avaient parcouru et possédé les rives du Danube, longtemps avant cette époque.

D’autre part, il n’y a pas de doute qu’en quittant l’Asie, ils ne se résignèrent à s’avancer du côté de l’ouest, beaucoup moins attrayant que le sud, et, en outre, occupé déjà par des essaims de peuples jaunes, que parce que les routes méridionales leur étaient visiblement fermées et interdites par les encombrements d’Arians en marche vers l’Inde, l’Asie antérieure et la Grèce. Dès lors, leur arrivée dans l’Europe occidentale, si ancienne qu’on la suppose, est de beaucoup postérieure à l’apparition des Arians sur les crêtes de l’Himalaya et des Sémites du côté de l’Arménie. Or nous avons à peu près fixé, d’après des données convenables, l’âge de cette apparition à l’an 5000. C’est donc entre cette date et l’an 2000 environ, période de 3,000 ans, qu’il faut chercher l’époque de l’établissement des Celtes dans l’ouest.

La lutte des Ibères et des Galls, du côté de la Garonne, au XVIIe siècle, donne naissance, on l’a déjà vu, au plus ancien récit des annales de l’Occident. Là se confirme cette observation que l’histoire ne résulte jamais que du conflit des intérêts des blancs. Nous trouvons les Ibères, gens laborieux, mais relativement faibles, aux prises avec ces multitudes de guerriers hardis et turbulents, qui longtemps firent la loi dans notre partie du monde.

Le nom de ces guerriers vient de Gall, fort. J’en rapporte l’origine à une ancienne racine de la race blanche, très reconnaissable encore dans le sanscrit wala ou walya, qui a le même sens. Les nations sarmates et, par suite, les gothiques restèrent fidèles à cette forme, et appelèrent les Galls Walah. Les Slaves altéraient le mot davantage, et en faisaient Wlach. Les Grecs le prononçaient Γαλάται ou Κέλτοι, dont les Romains