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les avons déjà observées dans les pays celtiques. Nous les reconnaissons pour semblables, quant aux traits généraux, à celles qui ont couvert le sol de la France et de l’Allemagne, sous l’action des premiers métis blancs.

Les auteurs grecs ont analysé les idées religieuses des aborigènes. Ils ont dit leur respect pour le chêne (1)[1], l’arbre druidique. Ils les ont montrés croyant aux vertus prophétiques de ce patriarche des bois, et cherchant dans la solitude des vertes forêts la présence de la Divinité. Ce sont là des habitudes, des notions toutes galliques. Ces mêmes Pélasges avaient encore l’usage d’écouter les oracles de femmes consacrées, de prophétesses semblables aux Alrunes, qui exerçaient sur leurs esprits une domination absolue (2)[2]. Ces devineresses furent les mères des sibylles, et, dans un rang moins élevé, elles eurent aussi pour postérité les magiciennes de la Thessalie (3)[3].

On ne doit pas non plus oublier que le théâtre des superstitions les moins conformes à la nature de l’esprit asiatique resta toujours fixé au sein des contrées septentrionales de la Grèce. Les ogres, les lémures, l’entrée du Tartare, toute cette fantasmagogie sinistre s’enferma dans l’Épire et la Chaonie, provinces où le sang sémitisé ne pénétra que très tard, et où les aborigènes maintinrent le plus longtemps leur pureté.

Mais, si ces derniers semblent, pour toutes ces causes, devoir être comptés au rang des nations celtiques, il y a des motifs d’admettre des exceptions pour d’autres tribus.

Hérodote a raconté que plusieurs langages étaient parlés, à une époque anté-hellénique, entre le cap Malée et l’Olympe (4)[4].



n’ont rien de commun avec les édifices arians-helléniques, où les pierres sont taillées d’une façon régulière.

(1) Bœttiger, Ideen zur Kunstmythologie, t. I, p. 203. Cette adoration se perpétua longtemps parmi les populations agricoles de l’Arcadie. — « Habitæ Graiis oracula quercus. » (Georg., II, 16.)

(2) Bœttiger, loc. cit.

(3) Parmi d’autres traces de la présence des Celtes dans la population primitive de la Grèce, on peut encore relever le nom tout à fait significatif du pays de Calydon, Καλύδων, et des Calydoniens, Καλυδονων, qui l’habitent. Le mythe entier de Méléagre semble également faire partie de la tradition aborigène.

(4) Voir plus haut.

  1. (1) Bœttiger, Ideen zur Kunstmythologie, t. I, p. 203. Cette adoration se perpétua longtemps parmi les populations agricoles de l’Arcadie. — « Habitæ Graiis oracula quercus. » (Georg., II, 16.)
  2. (2) Bœttiger, loc. cit.
  3. (3) Parmi d’autres traces de la présence des Celtes dans la population primitive de la Grèce, on peut encore relever le nom tout à fait significatif du pays de Calydon, Καλύδων, et des Calydoniens, Καλυδονων, qui l’habitent. Le mythe entier de Méléagre semble également faire partie de la tradition aborigène.
  4. (4) Voir plus haut.