Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/198

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Ces groupes tenaient à la souche sabine. Par conséquent, ils avaient des affinités certaines avec les gens de l’Italie moyenne, et tous, ce qui est significatif, avaient émigré, de proche en proche, de la partie septentrionale des montagnes Apennines (1)[1]. Ainsi, en laissant à part les Rasènes et en remontant du sud au nord de la Péninsule, on arrivait, de parentés en parentés, à la frontière des Umbres, sans avoir remarqué une solution de continuité dans la partie dominante de cet enchaînement.

On a dit longtemps que les Umbres ne dataient, dans la Péninsule, que de l’invasion de Bellovèse, et qu’ils avaient remplacé une population qui ne portait pas le même nom qu’eux. Cette opinion est aujourd’hui abandonnée (2)[2]. Les Umbres occupaient la vallée du Pô et le revers méridional des Alpes bien antérieurement à l’irruption des Kymris de la Gaule. Ils se rattachaient par leur race aux nations qui ont continué à être nommées aborigènes ou pélasgiques, tout comme les Osques et les Sabelliens (3)[3], et même on les reconnaissait pour la souche d’où les Sabins étaient dérivés, et, avec ces derniers, les Osques.

Les Umbres donc, étant la racine même des Sabins, c’est-à-dire des Osques, c’est-à-dire encore des Ausoniens, et se trouvant ainsi germains des Sabelliens (4)[4] et de toutes les populations appelées du nom peu compromettant d’aborigènes, on serait, par cela seul, autorisé à affirmer que la masse entière



(1) O. Muller, die Etrusker, p. 45 et pass.

(2) O. Muller, ouvr. cité, p. 58.

(3) O. Muller, ouvr. cité, p. 56. — Abeken, p. 82. — Mommsen, p. 206.

(4) Suivant Mommsen, les alphabets découverts dans la Provence, le Valais, le Tyrol, la Styrie, sont plus parents de l’alphabet sabellien que de tous les autres de l’Italie, c’est-à-dire que de ceux de l’Étrurie proprement dite et de la Campanie, et plus rapprochés du type grec archaïque. Cependant il établit, entre tous ces systèmes d’écriture, un caractère commun. (Mommsen, Die nord-etruskichen Alphabete, p. 222.) Il est utile de se reporter ici à ce qui a été dit plus haut des alphabets celtiques en général. Dans un sujet si difficile et si compliqué, les plus petits faits se portent mutuellement secours pour s’élever au rang de preuves, et il est indispensable de pouvoir compter sur l’attention soutenue du lecteur.

  1. (1) O. Muller, die Etrusker, p. 45 et pass.
  2. (2) O. Muller, ouvr. cité, p. 58.
  3. (3) O. Muller, ouvr. cité, p. 56. — Abeken, p. 82. — Mommsen, p. 206.
  4. (4) Suivant Mommsen, les alphabets découverts dans la Provence, le Valais, le Tyrol, la Styrie, sont plus parents de l’alphabet sabellien que de tous les autres de l’Italie, c’est-à-dire que de ceux de l’Étrurie proprement dite et de la Campanie, et plus rapprochés du type grec archaïque. Cependant il établit, entre tous ces systèmes d’écriture, un caractère commun. (Mommsen, Die nord-etruskichen Alphabete, p. 222.) Il est utile de se reporter ici à ce qui a été dit plus haut des alphabets celtiques en général. Dans un sujet si difficile et si compliqué, les plus petits faits se portent mutuellement secours pour s’élever au rang de preuves, et il est indispensable de pouvoir compter sur l’attention soutenue du lecteur.