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taillèrent, au moyen de la règle de plomb, des blocs de pierre qui, s’encastrant les uns dans les autres par les angles rentrants et saillants adroitement ménagés (1)[1], formèrent des murailles épaisses et d’une solidité dont on peut juger encore, puisque, en plus d’un lieu, elles ont survécu à tout (2)[2].

Après avoir ainsi créé des fortifications gigantesques, redoutables à leurs sujets autant qu’aux peuples rivaux (3)[3], les Tyrrhéniens ornèrent leurs villes de temples, de palais, et leurs palais et leurs temples de statues et de vases de terre cuite, dans ce qu’on appelle l’ancien style grec, et qui n’était autre que celui de la côte d’Asie (4)[4]. C’est ainsi qu’un groupe pélasgique se trouvait en état, par ses alliances avec le sang sémitique, d’apporter aux Rasènes ce qui leur manquait, non pour devenir une nation, mais pour le paraître et le révéler à tout ce qui dans le monde tenait le même rang.

Il est probable que le nombre des Tyrrhéniens était petit en comparaison de celui des Rasènes. Ces vainqueurs parvinrent donc à donner à la société, pour le plus grand honneur de celle-ci, ses formes extérieures  ; cependant ils ne réussirent pas à l’entraîner jusqu’à une assimilation complète avec l’hellénisme. Ils ne le possédaient d’ailleurs eux-mêmes que sous une dose assez faible, n’étant pas Hellènes, mais seulement Kymris, Slaves ou Illyriens Grecs. Puis ils s’accommodèrent sans peine de partager nombre d’idées essentielles que la part sémitique de leur sang n’avait pas détruites dans leur propre sein. De là, cette continuité de l’esprit utilitaire chez la race



certains noms encore, ou, au rebours, faire sortir ceux des nations de leur façon de se loger. Oppidum, le bourg ouvert, serait en corrélation intime avec les habitudes des Opsci, des Osques, et arx, la forteresse fermée, avec celui des Argiens. Abeken, ouvr. cité, p. 128-135.)

(1) O. Muller, l. c.

(2) Ibid., p. 260.

(3) Dans plusieurs endroits, les Tyrrhéniens avaient construit leurs demeures à part de celles des vaincus et de manière à tenir en bride la ville ancienne. Ainsi Fidenæ et Veies avaient des citadelles placées en dehors de leurs murs. (Abeken, ouvr. cité, p. 152.)

(4) O. Muller, t. II, p. 247.

  1. (1) O. Muller, l. c.
  2. (2) Ibid., p. 260.
  3. (3) Dans plusieurs endroits, les Tyrrhéniens avaient construit leurs demeures à part de celles des vaincus et de manière à tenir en bride la ville ancienne. Ainsi Fidenæ et Veies avaient des citadelles placées en dehors de leurs murs. (Abeken, ouvr. cité, p. 152.)
  4. (4) O. Muller, t. II, p. 247.