Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le siège de la culture naturelle en Étrurie, et le point d’appui de l’aristocratie et de sa puissance (1)[1].

Tant que les Rasènes avaient été abandonnés à leurs seuls instincts, ils n’avaient pas dû être, pour les autres nations italiotes, des rivaux particulièrement à craindre. Occupés surtout de leurs travaux agricoles et industriels, ils aimaient la paix et cherchaient à la maintenir avec leur voisinage. Mais, lorsqu’une noblesse d’essence belliqueuse, se trouvant à leur tête, leur eut distribué des armes et construit de nobles forteresses, les Rasènes furent contraints de chercher aussi la gloire et les aventures : ils se jetèrent dans la vie de conquêtes.

L’Italie n’était pas encore devenue, tant s’en faut, une région tranquille. Au milieu des agitations incessantes des Italiotes aborigènes, des Illyriens, des Ligures, des Sicules, au milieu des déplacements de tribus, causés par les envahissements des colonies de la Grande-Grèce, les Étrusques s’emparèrent d’un rôle capital. Ils profitèrent de tous les déchirements pour s’étendre à leur convenance. Ils s’agrandirent aux dépens des Umbres dans toute la vallée du Pô (2)[2]. Conservant ce qu’avait déjà produit l’industrie de ce peuple dans les trois cents villes que l’histoire lui attribue (3)[3], ils augmentèrent leur propre richesse et leur importance. Puis (4)[4], du nord tournant leurs armes vers le sud et refoulant sur les montagnes les nations ou plutôt les fragments de nations réfractaires, ils s’étendirent



période romaine avec les monuments qui les renferment. (Ibidem, p. 268. — Dennis, die Stædte und Begræbnisse Etruriens, t. I, p. XLII.)

(1) Les Annales étrusques, d’où le Romain Verrius Flaccus avait tiré les éléments de ses Libri rerum memoria dignarum, affirmaient que le héros Tarchon avait fondé Tarquinii, puis les douze villes étrusques du pays plat, et en outre, tout le nomen etruscum. Tarquinii était donc la cité historique et illustre par excellence, aux yeux de la famille tyrrhénienne. (Abeken, ouvr. cité, p. 20.)

(2) O. Muller, die Etrusker, p. 116.

(3) Ou 358. — Nous savons déjà, pour parer à tout étonnement de ce côté, combien la race des Celtes était abondante et prolifique. (Keferstein, Ansichten, etc., t. II, p. 323.)

(4) Ils fondèrent Adria et Spezia entre le Pô et l’Etsch. (O. Muller, ouvr. cité, p. 140.)

  1. (1) Les Annales étrusques, d’où le Romain Verrius Flaccus avait tiré les éléments de ses Libri rerum memoria dignarum, affirmaient que le héros Tarchon avait fondé Tarquinii, puis les douze villes étrusques du pays plat, et en outre, tout le nomen etruscum. Tarquinii était donc la cité historique et illustre par excellence, aux yeux de la famille tyrrhénienne. (Abeken, ouvr. cité, p. 20.)
  2. (2) O. Muller, die Etrusker, p. 116.
  3. (3) Ou 358. — Nous savons déjà, pour parer à tout étonnement de ce côté, combien la race des Celtes était abondante et prolifique. (Keferstein, Ansichten, etc., t. II, p. 323.)
  4. (4) Ils fondèrent Adria et Spezia entre le Pô et l’Etsch. (O. Muller, ouvr. cité, p. 140.)