Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 2.djvu/295

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se dérangeait à chaque instant, et qui, changeant sans cesse de conformation physique, d’instincts moraux et d’aptitudes, présentaient un vaste égrenage d’individus qu’aucun sentiment commun ne pouvait plus réunir, et que la violence seule parvenait à faire marcher d’un même pas (1)[1]. J’ai appliqué à la période impériale le nom de sémitique. Il ne faut pas prendre ce mot comme indiquant une variété humaine identique à celle qui résulta des anciens mélanges chaldéens et chamites. J’ai seulement prétendu indiquer que, dans les multitudes répandues avec la fortune de Rome sur toutes les contrées soumises aux Césars, la majeure partie était affectée d’un alliage plus ou moins grand de sang noir, et représentait ainsi, à des degrés infinis, une combinaison, non pas équivalente, mais analogue à la fusion sémitique. Il serait impossible de trouver assez de noms pour en marquer les nuances innombrables et douées pourtant, chacune, d’une individualité propre que l’instabilité des alliances combinait à tout moment avec quelque autre. Cependant, comme l’élément noir se présentait en plus grande abondance dans la plupart de ces produits, certaines des aptitudes fondamentales de l’espèce mélanienne dominaient le monde, et l’on sait que, si, contenues dans de certaines limites d’intensité, et appariées avec des qualités blanches, elles servent au développement des arts et aux perfectionnements intellectuels de la vie sociale, elles se montrent peu favorables à la solidité d’une civilisation sérieuse.



(1) Dans ce pêle-mêle, les éléments septentrionaux étaient moins nombreux sans doute que ceux qui provenaient des régions méridionales. Ils méritent pourtant d’être remarqués plus qu’on ne l’a fait jusqu’ici. Beaucoup d’esclaves de race wende étaient répandus en Italie comme en Grèce bien avant le dernier siècle de la république. Les noms donnés aux personnages serviles par les poètes de la nouvelle comédie et par l’école latine de Plaute et de Térence en font foi. On peut aussi attribuer à des Slaves romanisés certaines inscriptions, gravées sur des tombes ou sur des instruments, que Mommsen et Lepsius ont citées et que M. Wolanski a interprétées d’une manière exacte par le slave. Je crois seulement que Mommsen, comme M. Wolanski, attribue une antiquité beaucoup trop haute à ces monuments d’ailleurs curieux en eux-mêmes. — Voir Mommsen, Die unter-italischen Dialekte, et Wolanski, Schriftdenkmale der Slawen.

  1. (1) Dans ce pêle-mêle, les éléments septentrionaux étaient moins nombreux sans doute que ceux qui provenaient des régions méridionales. Ils méritent pourtant d’être remarqués plus qu’on ne l’a fait jusqu’ici. Beaucoup d’esclaves de race wende étaient répandus en Italie comme en Grèce bien avant le dernier siècle de la république. Les noms donnés aux personnages serviles par les poètes de la nouvelle comédie et par l’école latine de Plaute et de Térence en font foi. On peut aussi attribuer à des Slaves romanisés certaines inscriptions, gravées sur des tombes ou sur des instruments, que Mommsen et Lepsius ont citées et que M. Wolanski a interprétées d’une manière exacte par le slave. Je crois seulement que Mommsen, comme M. Wolanski, attribue une antiquité beaucoup trop haute à ces monuments d’ailleurs curieux en eux-mêmes. — Voir Mommsen, Die unter-italischen Dialekte, et Wolanski, Schriftdenkmale der Slawen.