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La maison de l’odel ne ressemblait pas aux sordides demeures, à demi enfouies dans la terre, que l’auteur de la Germania se plaît tant à décrire sous des couleurs stoïques. Cependant ces tristes retraites existaient ; mais c’était l’abri des races celtiques à peine germanisées ou des paysans, des karls, cultivateurs du domaine. On peut encore contempler leurs analogues dans certaines parties de l’Allemagne méridionale, et surtout dans le pays d’Appenzell, où les gens prétendent que leur mode de construction traditionnel est particulièrement propre à les préserver des rigueurs de l’hiver. C’était la raison qu’alléguaient déjà les anciens constructeurs ; mais les hommes libres, les guerriers arians étaient mieux logés, et surtout moins à l’étroit (1)[1].

Lorsqu’on entrait dans leur résidence, on se trouvait d’abord dans une vaste cour, entourée de divers bâtiments, consacrés à tous les emplois de la vie agricole, étables, buanderies, forges, ateliers et dépendances de toute espèce, le tout plus ou moins considérable, suivant la fortune du maître. Cette réunion de bâtisses était entourée et défendue par une forte palissade. Au centre s’élevait le palais, l’odel proprement dit, que soutenaient et ornaient en même temps de fortes colonnes de bois, peintes de couleurs variées. Le toit, bordé de frises sculptées, dorées ou garnies de métal brillant, était d’ordinaire surmonté d’une image consacrée, d’un symbole religieux,


l’inspiration des œuvres plastiques. M. Wormsaae a dit avec raison : « On remarquera que l’influence des arts de Rome est évidente pour l’observateur attentif qui examine nos antiquités de l’âge de fer. Dès avant les grandes expéditions normanniques, les Scandinaves imitaient des modèles romains, tout en donnant par la fabrication un cachet particulier à leurs armes et à leurs bijoux. » — Il est inutile de répéter ici que les races les mieux douées ne deviennent artistes que par un contact quelconque avec l’essence mélanienne ; les Scandinaves ne l’avaient pas eu.

(1) On peut trouver sans peine la mention d’un certain nombre de palais ou châteaux germaniques dans les auteurs latins. — Le Scopes-Vidsidh nomme encore Heorot, dans le pays des Hadubards (Ettmuller, Beowulflied, Eprileit, p. xxxix) ; puis Hreosnabeorh, dans le pays des Géates ; Finnesburh, chez les Frisons ; Headhoraemes et Hrones-næs, en Suède. — Le poème de Beowulf cite également toutes ces résidences.


  1. (1) On peut trouver sans peine la mention d’un certain nombre de palais ou châteaux germaniques dans les auteurs latins. — Le Scopes-Vidsidh nomme encore Heorot, dans le pays des Hadubards (Ettmuller, Beowulflied, Eprileit, p. xxxix) ; puis Hreosnabeorh, dans le pays des Géates ; Finnesburh, chez les Frisons ; Headhoraemes et Hrones-næs, en Suède. — Le poème de Beowulf cite également toutes ces résidences.