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régimentaire chargeait le fantassin des légions. C’était donc à bon droit que l’État cherchait à multiplier les enrôlements dans la Gaule, et surtout dans la Gaule germanisée. Sous les douze Césars, alors que l’action politique se concentrait encore chez les populations méridionales, c’était déjà le Nord qui était surtout chargé de maintenir par les armes le repos de l’empire.

Toutefois il est remarquable que cette estime, qui facilitait aux soldats de race celtique l’accès des grandes dignités militaires, voire de la chaire sénatoriale, ne les rendit pas participants au concours ouvert pour la pourpre souveraine. Les premiers provinciaux qui y parvinrent furent des Espagnols, des Africains, des Syriens, jamais des Gaulois, sauf les exemples irréguliers et peu encourageants de Tetricus et de Posthume. Décidément les Gaulois n’avaient pas d’aptitudes gouvernementales, et si Othon, Galba, Vitellius pouvaient en faire d’excellents suppôts de révolte, il ne venait à l’esprit de personne d’en tirer des administrateurs ni des hommes d’État. Gais et remuants, ils n’étaient ni instruits ni portés à le devenir. Leurs écoles, fécondes en pédants, fournissaient très peu d’esprits réellement distingués. Le premier rang ne leur était donc pas accessible, et ce trône qu’ils gardaient si bien, ils n’étaient pas aptes à y monter.

Cette impuissance attachée à l’élément celtique cessa complètement de peser sur les armées septentrionales aussitôt qu’elles eurent commencé à se recruter beaucoup moins chez les Gaulois germanisés, bientôt atteints, comme les autres, par la lèpre romaine, que chez les Germains méridionaux, quoique ces derniers eux-mêmes fussent assez loin, pour la plupart, d’être de sang pur. Les effets de cette modification éclatèrent dès l’an 252, à l’avènement de Julius Verus Maximinus, lequel était fils d’un guerrier goth. La dépravation romaine, dans ses progrès sans remède, avait reconnu d’instinct l’unique moyen de prolonger sa vie, et tout en continuant de maudire et de dénigrer les barbares du Nord, elle consentait à leur laisser prendre toutes les positions qui la dominaient elle-même et d’où on pouvait la conduire.

A dater de ce moment, l’essence germanique éclipse toutes