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semblant pour cryine du duc. (S. Remy, Mém., ch. cxLii, Buclion.)

CREMEILER, VOIR CRAMEILLIER.

CREMEILLEUR, adj., craintif :

Car cuer gentil e?t cremeilleur. (Liv. du cheval, de la Tour, not. ctvar. de la p. 190, ligne 7, Bibl. elz )

CREMENTEUS, VOIR CREMETEUS.

CREMER, cramer, v. a., craindre :

rs’e deit crcmer besle qui mtiit. (S. Brandan, !l-25, Mictiel.) Donc dois cromev de lor cffense. (C/c/ d’amour, p. -40, Tross.) . r.iiEMER, cramer, v. a., brûler, em- braser : Qi ce soufrist serait de pendre Ou voiremant cremer an cendre. (Hercule et Phileminis. Richel. 8-21, f° 9».) An sacrifice faire, en oindre et en cramer. (Diblr. nicliel. 763, f° 230’.) Ce que l’ancens est cremé ou ars signifie Toroison du preslre. (J. Goulain, Ration., Ricbcl. 437, f 107.) Qui non crème, qui ne brûle. (Glossaire d’O- de Serrres, éd. 1805.) CREMETABLE, - ovle, adj., redoutable : Li fors, vighereus, eslavles corages est bien meus par cboses grevaines, creme- lavles et maises fortunes. (.Iran le Bel, U Ars d’Amour, I, 333, l’élit.) Or sont aucun mal ki passent le corage humain, si sunt il cremelable. (76., I, 334 ) Et plus sunt cremelable li covert ke li overt. (76., 1,3-26.)

CREMETANT, adj., craintif, timide :

K’il M dona ferae de pris, Feme sainte, relegieusp, Bone, cremelans et honteuse. (De Sainte Ysabel, Richel. 19531, P 117».) Liquele est mieuls assenée, u cbelle qui aimme ami bardi,u cbelle qui l’a cremelant, doutant et amourous ? (Anthol. pic, p. 19, Boucherie.)

CREMETEREUS, -eureux, adj., craintif :

Qni mont cremctereux estatnt D’nne guearre que il araint. (Macr de i,a Charité, Bible, Uicliel. 401, f a^.) Tuit crcmelcureux s’en entrèrent. (Id., ib., f° 127.) .Si fait les homes estre yreas. Et avers et cremelercus. (Fabl. d’Ov.. Ars. 50S9, f" 235».)

CREMETEUREUX, VOif CREMETEREUS.

CREMETEUS, - eux, - ous, crementeus adj., craintif, timide, qui craint :

La pncelle qni fu coarde Et com une famé cremeteuse, (J. Lemarcha.nt, ilir. de N. D., ms. Chartres, f° 8’.) Il despit les oreillons tous. Et si aimnie les cremelous, Oui l’apiiilent en vérité. (A. Du l’o.NT, nom. de Mahom.. 890, Michel.) Quar com plus li samble humble et cremeteuse et Isage, Adonc la croi autant comme chat au très frommage. (Jeu. Duni’Aiss, !'FA>ani/ilc as Famés, Jub., Jon- gleurs et Trouvères, p. 31.) Il venront crcmcteus es pensées de lor pechies. {Bible, Ricbel. 901, f» 13’.) De l’amant hardi et de l’amant creme- teus. (J. DE CoNDÉ, I, 446, Tobler.) Oultre ravisseurs ercmctcu.r. (J. Le Fevre, la Meille, 1. 11, v. 2341, Cocheris.) Cuer gentil est crcmeleux et a touz jours paours de faire ou dire chose qui desplaise a cellui qu’il doit honnorer et craindre. {Liv. du Chev. de La Tour, c. xcvii, Bibl. elz ) De moi qui sui son cremelous servant. (.Froiss., Poés., Richel. 830, f» 106 v".) Fuis conipaignie rioteuse Et femme petit cremrnieuse. (Chr. de Pis., Pocs., Richel. 604, f 119.) Prodommes et cremeleu.r. (EcsT. Desch., Poés., Richel. 840, f" 93.) Ne soies de se cremelous. (Myst. de S. CIrm., p. 129, Abel.) Cremeleux comme femmes. (Brochart, des Quatre motif z pour faire le- passage d’ouUre-mer, f" 43 v».) — En parlant de chose : Vraie grase doit eugenrer en larme double fruit. C’est cremeteuse humilité et large charité. {Explic. sur le Deutér., Maz. 13Si, f» 108.) — Cremeteus de, qui craint telle personne ou telle chose : Car je sui forment cremelous Des mauvais félons mesdisans. (Couci, 6141, Crapelet.)

Amer son Dieu, et estre cremeteuse natu- rellement de faillir contre ses commande- mens. (Christ, de Pis., Cité, Ars. 2686, f° 20».)

Nul ne doit estre cremeleu.r. De riens, sinon de faitz honteux. (A. Chart., Quat. Dam., p. G16, éd. 1617.) — Cremeteus de, qui craint pour : Qui de leur filz cremcicus erent. (J. Lemarchast, Mir. de N.-D., ms. Chartres, f° 26’^.) — Redoutable : douloureux jour et doubtable, Cremeleu.r et espouvantable. Quant Dieu, en ce jour advenir. Viendra son jugement tenir ! (J. Le Fevre, Mallicolus, IV, 772. Tricotel.) Che siège durant devant Nantez, qui grans et plantiveus esloit pour ciaux de hors et cremeteus pour ciaux de d’eus. (Froiss., Chron., II, 31S, Luce,ms. Amiens.)

CREMICTEUSEMENT, adv., avec crainte, timidement :

Venues sont au monument Plorant et cremeleusement, Que moult cremoient les félons. (Geff., vu est. du monde, Richel. 1326. f° 123’^.) Ele regelii cremeleusement son pecbié. (Vie de S. Franc. d’Ass., llaz. 1331, f» 72.) Et je au parler entendi. Ce fu moult amoureusement Et trop fort cremeleusement (Froiss., Poés,, Richel. 830, t" 24 r".) En larmes, cremctememcnt Disoit... (Id.. le Joli buisson, 2127, Scheler.)

CREMETILLEUS, adj., craintif, qui craint, ou qui est h craindre :

Par cremetilleuses issues. Cil qui leurs lances ont rompues. Et espandues ans arees. Commencent a ferir d’espees. (GiiiART, Roy. lign., 439, Buchon.) CREMETONNOS, adj.. Craintif : Cuer humble et cremelonnos. (Laurent, Somme, ms. Soiss. 210, f» 78.)

CREMEUS, adj., craintif, qui craint :

Sans plus d’aullruy estre crémeuse. (Soniie doré de la Pucelle, Poés. fr. des xv’ et xvi’ s., III, 212.) — Cremeus de, qui craint à cause de : La dame requiet a ses pies Moult crémeuse de ses pekies. (Vie de Marie l’Egypt., Richel. 23112, fo 340b.)

CREMILLEE, voir Cbameillee.

CREMILLEUX, adj., Craintif ;

Car cuer gentil est cremilleux. (Liv. du Chev. de La Tour, nol. et var. de la p. 190, lig. 7, Bibl. elz.)

CREMINABLE, voir CRIMINABLE.

CREMiR, V. a., craindre :

Ne doit cremir beste qui vit. (S. Brandon, Ars. 3316, f 103’.) Si vos ne cremisse ennuier. (.idam, p. 70, Luzarche.) Deu cremi e ama. (Chron. ascend. des ducs de Norm., 282, Andresen.^ Ne devons pas cremir ciaus de cesle contrée. (Gbv de Camb., J/cr., Richel. 24366, p. 29».) Je cremisce avoir reprovier Se je l’eusce tresaillie (la table). (Aire per., Richel. 2168, P 3.) Ne deves cremir l’aler. (Bretel, Chans., ms. Sienne H.X. 36, f 4^^) Li sire esgarda son aler Et son venir et son parler. Dont cremi qu’entr’eus deus n’eust Tel chose qu’avoir n’i deust. (Laij de l’espervier, 49, Romania, 1878.) Pour l’empereur a gré siervir Que il dévoient moult cremir. (De l’Empcr. Cousianl. 341, Remania, avr. 1877.) Forment se Ost la serve et douter et cremir. (Berle, 1333, Scheler.) Li commencement de ceste sapience si est Dieu cremir. (J. lk Bel, li Ars d’Amour, II, 37o, Petit.) ue vouloit homme doubler ne cremir en regardant honneur. (J. d’Arras, Melus., p. 75," Bibl. elz.) Il coufessoit que les Hongres et les Vallaques, join^’Z ensamble, estoient une grant puissance et que, pour battaille, faisoient durement a cremir. (Wavhin, Anchienn. Chron. d’Englet., Il, 39, Soc. de l’H. de Fr.) Tous les Sarrasins cremirent grandement les cbrestiens. (Id., ib., 142.) Et si les doit bonoui-er et cremir. (E. Desch., Gouirrn. des rois, 11, 60, A. T.) Le grant juge doit on cremir. (Les IHn des besles et des oys., Poés. fr. des xv" et xvi’ s., I, 260. 1

CREMiTiF, adj., craintif :

Monstrantsa ibiere cremid’iT et suppliant d joiucles mains. (C. Mansio.v, Bibl. des Poet. de melam., f^’49 v», éd. 1493.)