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CHA CHA CHA

. Chables si est cop bief qui part, don cuir n’est pas crevez. {Liv. de jost. et de plet, XIX, 12. Rapetli.) L’en doit senioudre devant juige tautost, sanz délai, de nnirtre, de rat, de larrecin, de traison, d’oniecide, de membre lûlu, de ehaable, de force. {Ib., II, v, 1 1.) Por ferir home, ou por laidir de paroles, ou fere li sanc ou en ehaable, sanz mort et sanz mahaing. (Ib., m, 6, § 4.) S’il i a sanc ou chable. (Ib., xix, S, | 1.) ehaable est cos qui pert entre cuir et char, quant cos est abletis don sanc n’en est point issus. (Ib., Richel. 2844, 1° 184.) D’ung cable, dix huit soûls. (Just. aux bar. de Norm., Tax. des droits des malefac.) Cil de Bretaingne et de Bourgoingne I refierent a droit caaVle. (GtiART, Roy. lign., 21378, W. et D.) Coup de poing xn deniers baille ; caabte xviii sols paie, xxxvi le sang et la plaie. (Auc. Coût, de Nonn. en vers, ms., f" 67 v», ap. Ste-Pal.) CHAABLER, chùbler, câbler, v. a., casser, en parlant de branches d’arbres : Tout bosc qui est sec en estant et sus bout, tout bosc vert en gesant ou rompu, câblé, pié couppé et dela’issié, est de vrai tenu mort. (Cart. de S. Mart. au Bosc, f»97.) - — Abattre, en parlant de fruits : Lequel chabla les noys en la coture de saint Aubin. (Compte de J. Guérin, 1386-7, f° 21 v», Arcb. Cher.) Savary des Bruslons dit qu’en t. de commerce on appelle bois caablé les arbres que les vents abattent dans les forêts, comme bois chablis. Chabler les noix est encore le terme usuel à Bourges pour dire abattre les noix avec une perche. C.-du-N., chabler, herser. Suisse rom., chabler, dévaler du bois. CHAAIGNON, caaiçinon, caeignon, caei- (jnum, kaeignon, quignon, chaaingnon, chaieinon, chaieingnon, caaingnon, caen- gnon, caagnon, chaenon, caenon, chaignon, caignon, cheaignon, chegnon, chainnon, chesnon, s. m., chaîne, collier, carcan ; avait un sens beaucoup plus étendu que notre mot chaînon : E si li metent el col un carifinun. (Roi., 1826, Muller.) Le ehaaignon entor le col poser. (Les Loh., Val. L’rb. .■Î75, f ISK) AÎDz Tos paodrai aoz .u. a chaaingnon. (Jord. de Blaees, Richel. 860, f 11.3 t" ; Hoff- mann, V. lOîî.) Que il li meleut el col le caaingnon. (Aubi-ri, Kichel. 21368, f° M’.) Le roi lenoient en .i. grant cacngnon. (Ib., éd. Tarbé, p. 32.) Se je le praing, n’i aras raanson Que ne te metc ou col le cliacnon. (Gir. de Viane, p. 07. Tarbc.) Et se ensi nel fais com nos le devison. Et Karles te pucl panre, ja n’auras raençon Que ne te face mettre el col le cheaignon. (G. de llourg., 1904, A. P.) Dont Toz aurez en col le chaaingnon. (Gaijdon, 1610, A. P.) Car plenst ore a mon seignonr Mahom Que je l’eusse pendu au chaignon. (Olinel, 55, A. P.) Et fu penduz a .i. chainnon tout nuef de fer, que la corde ne rompist. (MÉN. DE Reims, 329, Wailly.) Que je vos lacerai el col le chaieinon. (Ren. de Montanban, p. 182, Michelant.) Encui vos sera mis el col li chaieingnon. (Ib.) Ancui li lacerai cl col le caenon. (Ib., p. 222.) Anchois le penderoie a .i. fort caagnon. (Hist. de Ger. de Blav.. Ars. 31ti. f> 292 v°.) Car quiconques dessert très bien le caimjnon Ne doit plaindre sa mort quant pendre le mainn’on. (B. de Seb., i, 674, Bocca.) Je vauroie qu’il fut pendus d’un kaeignon! (/{., XIV, 53.) Vecy las, cordes et caignons •Que j’appareille aux compaignons Pour soy estrangler tout a coup. (Greban, Mgst. de la Pass., Ars. 6431, f" 182.) Ung estui de cuivre couvert, a mectre une lampe, pendu a troys chegnons. (Compt. du R. René, 1471-72, p. 349, Lecoy de La Marche.) — Liens de bols : Pour faire .i. c. de chaaingnons de boys a lier et atachier les escbaufaus. (1331, Compte de Odart de Laigny, Arcb, KK 3’, f 104 r».) — Espèce de chaîne en bois ou en fer qui réunit les deux parties de la charrue : Faire des caignons a mener leurs harnas de carue. (1209, Charte comm. d’Amiens, Coût. loc. du baill. d’Amiens, i, 71, Boii- thors.) — Par comparaison des chaînons d’une chaîne avec les nodosités des vertèbres, ehaaignon s’est employé pour dire nuque du cou, chignon : El dromont furent .xxx. M. Esclavon De la mesnie Clamer le traiter, Cui lienoars brisa le ehaaignon. (Bat. Loquifer. Richel. 368. V 218^) Parmi le ehaaignon. (J. DE Meunc, Test., ms. Corsini, f» lei.) Ce jura il, sur son chaignon, Quand de ce monde voult partir. (Villon, Grant Test., Ballade, Jacob.) En l’homme on appelle la partie du col qui est derrière chaignon, parce qu’il de- meure droict. Et aux bestes, on appelle chaignon la partie du col qui est dessus. (A. i’iERRE, Const. Ces., xix, 2.) Luy donna droit sur le chaignon du col. (Amyot, Pyrr., 76.) Le derrière du col, que on appelle le chaînon du col. (R. Est., Dict., Cervix.) Chaiue du col, c’est catena colli des bar- bares. On dit proprement chaînon, et quelques-uns corrompans le mot, disent chinon du col ; c’est ce que les latins nomment cervix. partie postérieure du col. (JouB., Interpr. des dict. anal.) Avec tension de son bras jusques au chaînon du col. (M. Gbeg., Epit. des trois preni. li». de Gai., m.) Ou l’ait asseoir le patient prez des pieds du uiaistre, ayant la teste renversée, de façon que le quignon d’icelle repose sur les genoux de l’operateur. (Dalesch, Chir., p. 89, éd. 1570.)

— Parlant du bœuf ;

Si le chesnon est pelé et desnué de poil. I (LiEBACLT, Mais, rnst., p. 122, éd. 1597.) | Chagnon pour chignon, nuque, est encore usité dans la Vienne, dans les Deux-Sèvres, dans la Vendée et dans le centre de la France, où l’on dit aussi coignon.

CHAAiLLON, s. m., dimiu. de chael, petit chien :

Por les .VII. anfans assambloit .VII. chaaittons k’elle savoit D’une braichete k’elle avoit, Qui furent neit celé semainoe. (Dolop., 9380, Bibl. elz.) Tant qu’elle chaaillast Ses chaaittons petis. (Ysop. II, fab. xxvii, Robert.)

CHAAiTE, voir Cheoite.

CHAALER, voir Chadeler.

CHAALON, s. m. ?

.iii. chaalons a lit couvrir. (1307, Mobil, des Templ. du baill. de Caen, Arch. J 413, pièce 29.)

CHAALONGE, adj. f., de Châlons :

Une maille chaalonge. (Fév. 1252, Arch. mun. Laon.)

CHAASTÉ, voir Chasteé.

CHABLE, voir Chaple.

cn.BLER, voir Chapler.

CHABLEUB, S. 111., préposé au chablage, c’est à dire au départ des coches d’eau à leur passage sous les ponts :

A Meleun aura un chableur appelé le chableur du pont de Meleun. Icellui chableur aura un hindart assis sur la mote de l’isle ; et icellui hindart soustendra en estat pour y attacher les filiez et tourner a force de gens. (1415, Arch. JJ 170, pièce 1.)

CHABLIS, chablich, s. ni., vacarme, tumulte :

La y ot grand chablich de rompre lances et espees. (Trahis, de Fr., p. 115, Chron, belg.)

CHABLONNOYs, voir Sablonoi.

CHABOSSEAU, caboceau, s. m., chabot, poisson : ^M

Un chabosseau. (1484, ms. du Poitou.) ^^^

Caboceaus, myllers thombes. (Du GuEZ, An Inlrod. for to lerne to speke french trewly, à la suite de Palsgr.we, p. 913, Génin.)

Vienne, arr. de Poitiers, chaboissea. Cf. Caboche.

CHABRIOT, S. m., chevron de charpente:

Lequel varlet de guerre print icellui chubriot et en le portant devant son cheval (1463, Arch. JJ 178, pièce 199.)

CHAÇABLE, caehavle, adj., oii l’on peut chasser ;

En voies non cachavles. (1325, Varl. de PonWtïew, Richel. lat. nouv. acq. 2119, pièce 66.) Disons et maintenons d’avoir chemin caehavle, kariavle, et paissavle, a toutes manières de gens, paisivlement sans contre-dit. (1339, Cart. de Guise, Richel. 1. 17777, f° 216.)