Page:Godwin - Caleb Williams, I (trad. Pichot).djvu/151

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fût un poltron ; mais son génie tremblait devant celui de Falkland. Il laissa au hasard des événements futurs le soin de le venger. Il était bien convaincu que sa haine ne céderait rien ni au temps, ni aux circonstances. Il ne respirait que vengeance ; nuit et jour, c’était la première de ses pensées.

M. Falkland était sorti de cette conférence plus indigné que jamais de la conduite de son voisin, et bien fermement déterminé à faire tout ce qui serait en son pouvoir pour soulager les malheurs de Hawkins. Mais il était trop tard. Quand il arriva, il trouva la maison absolument vide. Hawkins père était caché, et, ce qu’il y avait encore de plus extraordinaire, le jeune Hawkins s’était échappé le même jour de sa prison. Toutes les recherches que M. Falkland fit faire pour les découvrir furent vaines ; on ne put trouver la moindre trace du sort de ces malheureux. Ce sort, hélas ! j’aurai bientôt occasion de le rapporter ; on verra qu’il fut plus horrible encore que tout ce que l’imagination la plus sombre aurait pu se figurer.

Je continue mon récit ; j’arrive à ces incidents dans lesquels mes propres destinées se trouvèrent enveloppées d’une manière si fatale et si mystérieuse. Je vais lever le rideau pour le dernier acte de cette affreuse tragédie.