Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/126

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d’après le témoignage de votre propre conscience, si vous voulez réfléchir un moment, vous conviendrez que votre conduite à mon égard, loin d’être généreuse, a été, au contraire, très-injuste. Cependant je n’avais pas intention de vous adresser de reproches… votre silence est cruel… et ma raison est peut-être troublée par les malheurs continuels qui m’accablent.

« Écrivez-moi donc, mon ami, et écrivez-moi d’une manière précise. Dieu sait ce que j’ai souffert depuis que je vous ai quitté. Ah ! vous n’avez jamais éprouvé ce genre de douleur ! Mon âme cependant a beaucoup de peine à présent à s’émouvoir, et le chagrin que j’éprouve est presque le dernier effort de l’agonie… Mais ce n’est pas là mon sujet de plainte ; il m’a pro-