Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de cette nature sont difficiles à rendre ; c’est en de pareilles occasions que le langage humain paraît petit et faible ; la description en devient inutile au petit nombre de ceux qui les conçoivent, et ce serait les profaner que d’entreprendre de les dépeindre à ceux qui ne les éprouvent pas. « Cette passion romanesque qui est la compagne inséparable du génie… qui peut donc se flatter de la rendre durable ? Peu proportionnée aux faibles jouissances de la vie, elle n’est vraie que pour le sentiment et s’entretient par lui. Les passions qui ont été célèbres par leur durée, ont toujours été infortunées ; elles ont acquis de la force par l’absence et une constitution mélancolique : c’est l’imagination qui a voltigé autour d’un modèle de beauté