Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/68

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la bête fauve que le chasseur a percée emporte dans ses flancs la flêche brisée.

M. Filfietaz, dans la maison duquel Marie avait été invitée de descendre, et chez qui elle se rendit à son arrivée à Paris, était absent à cette époque. Seule dans un pays étranger, peu familiarisée avec ses coutumes et son langage, éloignée de ces objets intéressans qui se lient avec l’idée de la patrie, et sevrée précipitamment de ses plus chères habitudes et de ses affections les plus intimes, une langueur funeste s’empara de son esprit, et l’état de mélancolie de son âme s’identifia, pour ainsi dire, avec tous les objets qui s’offrirent à sa vue. Dans cette conjoncture, elle commença un recueil d’observations en lettres, sur le caractère de la nation