Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/70

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que si ces deux femmes extraordinaires se fussent rencontrées dans le monde, elles n’eussent éprouvé cette sympatie qui naît naturellement de la conformité des sentimens et des talens.

Ce fut dans la maison de M. Thomas Christie, auteur d’un volume sur la révolution française, quatre mois après son arrivée à Paris, en 1792, qu’elle fit la connaissance de M. Gilbert Imlay, natif de l’Amérique septentrionale. Cette liaison eut des suites importantes sur le reste de sa vie et sur son caractère ; elle ne put se défendre pour ce gentilhomme du sentiment le plus tendre et le plus vif. La raison et le devoir n’eurent que de bien faibles armes à opposer à cette passion, dont la douceur enivrait tellement son cœur qu’elle se transforma