Page:Godwin - Vie et mémoires de Marie Wollstonecraft Godwin.djvu/76

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pas à cause de ta figure séduisante, quoique je ne puisse me représenter sans plaisir ta contenance décente : je la vois s’adoucir par la tendresse, mes caprices l’offusquent un moment ; tes yeux où se peint une douce sympathie sont attachés sur les miens ; je repose ma joue sur la tienne, et j’oublie, dans cet instant de délices, tout l’univers… L’imagination a répandu sur mes joues le vif incarnat de l’amour, car je les sens en feu, tandis qu’une larme délicieuse tremble dans mon œil, qui serait toujours tourné vers toi seul, si un sentiment de gratitude le portant vers le père de la nature, qui m’a fait vivre ainsi pour le bonheur, ne lui donnait pas droit à mes premières affections.

» Je viens de faire partir une