Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/119

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aucune douleur : et ce qui le partage de l’humanité toute entière, je veux le concentrer dans le plus profond de mon être ; je veux, par mon esprit, atteindre à ce qu’elle a de plus élevé et de plus secret ; je veux entasser sur mon cœur tout le bien et tout le mal qu’el1e contient, et, me gonflant comme elle, me griser aussi de même.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Ah ! vous pouvez me croire, moi qui, pendant plusieurs milliers d’années, ai mâché un si dur aliment : je vous assure, que, depuis le berceau jusqu’à la bière, aucun homme ne peut digérer le vieux levain! Croyez-en l’un de nous, tout cela n’est fait que pour un Dieu ! Il s’y trouve dans un éternel éclat ; il nous a créés, nous, pour les ténèbres, et, pour vous, le jour vaut la nuit et la nuit le jour.

FAUST.

Mais je le veux.