Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/218

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j’en prenais encore la peine ; elle m’était si chère ! l

FAUST.

Un ange, si elle te ressemblait.

MARGUERITE.

Je l’élevais, et elle m’aimait sincèrement. Elle naquit après la mort de mon père, nous pensâmes alors perdre ma mère, tant elle fut languissante ! Elle fut long-tems à se remettre, et seulement peu à peu, de sorte qu’elle ne put songer à nourrir elle-même la petite créature, et que je fus seule à l’élever en lui faisant boire du lait et de l’eau ; elle était comme ma fille. Dans mes bras, sur mon sein, elle prit bientôt de l’amitié pour moi, se remua et grandit.

FAUST.

Tu dus sentir alors un bonheur bien pur !

MARGUERITE.

Mais, certes, aussi bien des heures de