Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/298

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
UN VOYAGEUR CURIEUX.

Une mascarade, sans doute,
En ce jour abuse mes yeux ;
Trouverais-je bien sur ma route
Obéron, beau parmi les dieux ?

ORTHODOXE.

Ni griffes, ni queue, ah ! c’est drôle !
Ils me sont cependant suspects :
Ces diables là, sur ma parole,
Ressemblent fort aux dieux des Grecs[1].

ARTISTE DU NORD.

Ébauche, esquisses, ou folie,
Voilà mon travail jusqu’ici ;
Pourtant je me prépare aussi
Pour mon voyage d’Italie.

PURISTE.

Ah ! plaignez mon malheur, passans,
Mes espérances sont trompées :

  1. Schiller ayant composé une Ode fort belle, où il regrettait, en poète, la riante mythologie des Grecs, il y eut, à ce propos, grande rumeur parmi les théologiens allemands ; car, prenant l’Ode au sérieux, ils se fâchèrent tout de bon, et crièrent à l’impiété. C’est à ce petit poème, intitulé les Dieux de la Grèce, que Goëthe fait allusion.