Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/72

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À l’illusion, la vie ; tout s’anime sous ses rayons de couleurs nouvelles. Cependant prendrait-il en passant pour des fleurs cette multitude de gens endimanchés dont la campagne est couverte ? Détournons-nous donc de ces collines pour retourner à la ville. Par cette porte obscure et profonde se presse une foule toute bariolée : chacun anjourd’hui se montre avec plaisir au soleil : c’est bien la résurrection du Seigneur qu’ils fêtent, car eux-mêmes sont ressuscités. Échappés aux sombres appartemens de leurs maisons basses, aux liens de leurs occupations journalières, aux toits et aux plafonds qui les pressent, à la malpropreté de leurs étroites rues, à la nuit mystérieuse de leurs églises, les voilà rendus tous à la lumière. Regardez donc, regardez comme la foule se précipite dans les jardins et dans les champs ! que de barques joyeuses sillonnent le fleuve en long et en large !... et cette dernière qui s’écarte des autres char-