Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de douleurs et de joie, nous nous retournons bientôt vers la terre pour nous réfugier de nouveau sous l’humble voile de notre existence ignorante !

Que le soleil luise donc derrière moi ! La cascade bruit sur les récifs. C’est elle que je contemple avec un transport qui s’accroît sans cesse. De chute en chute, elle roule, s’élançant en mille et mille flots et jetant aux airs l’écume, sur l’écume bruissante. Mais que l’arc bigarré de cette tempête éternelle se courbe avec majesté ! tantôt en lignes pures, tantôt se fondant en air lumineux, et répandant autour de la cascade un doux frisson d’air agité. C’est là l’image de l’activité humaine ; saisis-en bien l’aspect et le sens, et tu comprendras que notre vie n’est de même qu’un reflet aux mille couleurs.