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HÉLÈNE



Devant le palais de Ménélas, à Sparte.


HÉLÈNE arrive, suivie d’un chœur de TROIS JEUNES PRISONNIÈRES, PANTHALIS, la coryphée[1].


HÉLÈNE.

Beaucoup admirée et beaucoup blâmée, je suis Hélène ; j’arrive du bord où nous venons de débarquer, encore ivre du balancement animé des vagues, qui, venant des plaines phrygiennes, nous a portés sur leur dos haut voûté, par la faveur de Poséidon et la force d’Euros, dans les baies paternelles. Là en bas, le roi Ménélas se réjouit de son retour et de celui des plus vaillants de ses guerriers. Moi, je te salue, haute maison que Tyndaréos, mon père, à son retour, s’est fait élever près de la pente de la colline de Pallas ; et, lorsqu’ici je grandis fraternellement avec Clytemnestre, avec Castor et avec Pollux, compagnons de mes jeux, cette maison était ornée plus magnifiquement que toutes les autres maisons de Sparte. Salut, battants de la porte d’airain ! C’est alors que vous vous ouvriez largement, pleins d’hospitalité, qu’il arriva un jour que, moi, l’élue entre plusieurs, je vis apparaître Ménélas comme mon fiancé. Ouvrez-vous de nouveau, pour que je puisse remplir fidèlement l’ordre pressé du roi, comme il convient à l’épouse. Laissez-moi entrer ! et que tout ce qui,

  1. Toute cette partie a été traduite littéralement, ce qui était le seul moyen de donner une idée des effets du style de Gœthe, qui a tenté ici une sorte de pastiche de la versification grecque.