Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/231

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couché sur la terre, et n’a pu l’achever, en étant empêché, ou par un ennemi voisin, ou par l’intervention d’un dieu.


LE CHŒUR.


Tu ne saurais deviner ce qui arrivera.
Reine, marche en avant.
Forte dans ton courage !
Le bien et le mal arrivent
À l’homme sans être prévus.
Nous ne le croirions pas si d’avance on ne nous l’annonçait.
Troie n’a-t-elle pas brûlé ? Nous avons cependant vu
La mort devant nos yeux, la mort ignominieuse ;
Et ne sommes-nous pas ici
Attachées à toi, te servant pleines de joie ?
Nous voyons le soleil éblouissant du ciel
Et ce qu’il y a de plus beau sur la terre.
Et toi, si charmante ; heureuses que nous sommes !


HÉLÈNE.

Soit ! quoi qu’il arrive, il me convient de monter sans retard dans la maison du roi, laquelle, longtemps désirée, et beaucoup regrettée, et presque perdue pour toujours se trouve de nouveau devant mes yeux, je ne sais comment. Les pieds ne me portent pas si légèrement sur les marches élevées, que je franchissais jadis comme un enfant.


LE CHŒUR.


Jetez, ô mes sœurs !
Ô tristes prisonnières.
Jetez au loin toutes vos douleurs ;
Partagez le bonheur de notre maîtresse,
Partagez le bonheur d’Hélène,
Qui vers le foyer de son père,
D’un pied lent et tardif
Mais d’autant plus ferme,
S’approche toute en joie.
Chantez et louez les dieux saints,
Qui rétablissent le bonheur.
Et ramènent l’homme à ses foyers.
Celui qui est libre plane,
Comme sur des ailes,
Sur les choses les plus dures ; tandis qu’en vain
Le prisonnier, plein de désir et de regret,