Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/265

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FAUST.

Sois modéré, sois prudent ! Calme cette audace ! Ne te prépare point la chute et le malheur. Ta perte serait la nôtre, ô mon cher fils !

EUPHORION.

Je ne veux pas plus longtemps rester attaché à la terre ! laissez mes mains, laissez mes cheveux, laissez mes vêtements, ils sont à moi.

HÉLÈNE.

Oh ! pense ! oh ! pense à qui tu appartiens : hélas ! quel malheur, si tu troublais ce noble assemblage : — moi, toi et lui !

LE CHŒUR.

Bientôt, je le crois, le nœud sera brisé.

HÉLÈNE et FAUST.

Arrête, arrête, pour l’amour de tes parents, tes désirs sans bornes ! Sois tranquille, suis l’usage de tous !

EUPHORION.

Seulement pour vous plaire, je m’arrêterai. (Entraînant le chœur à la danse.) Doucement je me mêlerai à ces chœurs joyeux. Est-ce bien là la mélodie ? est-ce bien le mouvement ?

HÉLÈNE.

Oui, cela est bien fait. Guide le cercle harmonieux de ces belles danseuses.

FAUST.

Oh ! si cela était passé ! La bouffonnerie me réjouit peu.

EUPHORION et LE CHŒUR, entrelacés, chantant et dansant.

Si tu remues tes bras charmants, si tu secoues dans les airs ta chevelure lumineuse, si ton pied et tes pas si doux frôlent la terre, si tes membres ont des mouvements gracieux, alors tu as atteint ton but, bel enfant ! tous nos cœurs sont pour toi ; tout te sourit.