Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/272

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UNE PARTIE DU CHŒUR.

Et nous, dans les sifflements et les chuchotements, dans les doux souffles des zéphyrs, nous attirons en folâtrant, nous appelons doucement les racines des sources vitales vers les branches, tantôt par des feuilles, tantôt par des fleurs. Nous ornons avec transport les cheveux qui flottent librement dans les airs. Lorsque le fruit tombe, aussitôt le peuple pleure de joie et de vie, et les troupeaux se rassemblent en hâte pour saisir, pour goûter, se reposant laborieusement, et, comme devant les premiers dieux, on se prosterne devant nous tout à l’entour.

UNE AUTRE PARTIE DU CHŒUR.

Nous, à ce miroir poli qui s’étend au flanc de ces parois de rochers, nous nous plions en caressant, nous nous mouvons en douces vagues, nous écoutons et prêtons l’oreille à chaque son, le chant des oiseaux, les bruits des roseaux ; que cela soit la voix formidable de Pan, notre réponse est toute prête. Si le vent souffle, nous soufflons aussi en réponse ; s’il tonne, nos tonnerres roulent et redoublent effroyablement ; trois fois, dix fois, nous y répondons.

UNE TROISIÈME PARTIE DU CHŒUR.

Sœurs ! les sens émus, nous avançons avec les ruisseaux ; car cette suite de collines richement ornées dans le lointain, là-bas, nous attire. Toujours en descendant, toujours plus profondément, nous versons l’eau, serpentant comme des méandres, tantôt vers la prairie, tantôt vers les pelouses, comme le jardin qui entoure la maison. Là, les sommets élancés des cyprès l’indiquent, par delà le paysage, le long des rives et au miroir des vagues aspirant à l’Éther.

UNE QUATRIÈME PARTIE.

Errez, vous autres, où il vous plaira ; nous nous entrelaçons, nous bruissons autour de la colline plantée par-