Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/85

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Fascinez-le par de doux prestiges, plongez-le dans une mer d’illusions. Cependant, pour détruire le charme de ce seuil, j’ai besoin de la dent d’un rat… Je n’aurai pas longtemps à conjurer, en voici un qui trotte par là et qui m’entendra bien vite.

Le seigneur des rats et des souris, des mouches, des grenouilles, des punaises, des poux, t’ordonne de venir ici, et de ronger ce seuil comme s’il était frotté d’huile.

Ah ! te voilà déjà ! Allons, vite à l’ouvrage ! La pointe qui m’a arrêté, elle est là sur le bord… encore un morceau, c’est fait !


FAUST, se réveillant.

Suis-je donc trompé cette fois encore ? Toute cette foule d’esprits a-t-elle disparu ? N’est-ce pas un rêve qui m’a présenté le diable ?… Et n’est-ce qu’un barbet qui a sauté après moi ?




Cabinet d’étude.


FAUST, MÉPHISTOPHÉLÈS.


FAUST.

On frappe ? entrez ! Qui vient m’importuner encore ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

C’est moi.

FAUST.

Entrez !

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Tu dois le dire trois fois.

FAUST.

Entrez donc !

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Tu me plais ainsi ; nous allons nous accorder, j’espère. Pour dissiper ta mauvaise humeur, me voici en jeune seigneur, avec l’habit écarlate brodé d’or, le petit man-