Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/69

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LE COMTE.




Bonne et naïve enfant ! (.4 la Marquise.) C’est votre nièce ?

LA MARQUISE.

Oui, monsieur le comte. Elle a perdu dernièrement sa mère. • Elle a été élevée à la campagne, et n’est à la ville que depuis trois jours.

Le Comte, regardant la Nièce avec une vive attention. Ainsi donc Uriel ne m’a pas trompé.

LA MARQUISE.

Uriel vous a-t-il dit quelque chose de ma nièce ?

LE COMTE.

Pas directement : il m’a seulement préparé à la voir.

La Nièce, bas au Marquis.

Au nom du ciel, il sait tout : il va tout découvrir.

Le Marquis, bas à la Nièce.

Restez tranquille ; écoutons.

Le Comte.

j’étais ces jours-ci fort embarrassé, en réfléchissant à l’importante .affaire qui doit s’accomplir aujourd’hui même…. Aussitôt que le grand cophte se sera manifesté à vous, il jettera les yeux autour de lui et dira : « Où est l’innocente ? où est la colombe ? » Il faut que je présente à ses yeux une jeune fille innocente. Je me demandais quelquefois où je pourrais la trouver, comment je l’introduirais parmi nous. Alors Uriel sourit et dit : « Sois tranquille, tu la trouveras sans la chercher. Quand tu reviendras d’un grand voyage, la plus belle, la plus pure colombe se trouvera devant toi. » Tout est accompli, comme je ne pouvais du tout l’imaginer. Je reviens d’Amérique, et cette innocente enfant est là devant moi.

Le Marquis, à voix basse.

Cette fois Uriel s’est grossièrement trompé.

La Nièce, de même.

Je tremble et je frémis.

Le Marquis, de même.

Écoutez donc jusqu’au bout.

LA MARQUISE.

Il faut présenter au grand cophte une jeune fille innocente ? Le grand cophte vient de l’Orient ? Je n’espère pas….




Le cOiMTE, à