Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/78

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tout faire pour elle. (Considérant le collier.) Si j’étais roi, tu lui serais un cadeau, une surprise, et bientôt tu serais éclipsé par des cadeaux plus précieux…. Ah ! que je suis affligé, humilié, de ne pouvoir faire aujourd’hui que le courtier !




Un Domestique, apportant un billet.

Un messager de la marquise.

Le Chanoine.

Qu’il attende. (Le Domestique sort. Le Chanoine lit.)

» Si le joyau est dans vos mains, remettez-le sur-le-champ au porteur. J’ai la plus belle occasion de l’envoyer. Une femme de chambre est à la ville : j’envoie par elle à notre divinité différents articles de toilette, et j’y joindrai les bijoux. La récompense de ce petit service vous attend dès cette nuit. Dans un quart d’heure je serai chez vous. Qu’est-ce qui ne nous attend pas aujourd’hui ? La vue du grand cophte et la vue d’un ange ! Adieu, heureux élu ! Brûlez cette lettre…. » En croirai-je mes yeux ? Cette nuit même ? Vite ! vite ! Sois le précurseur du plus heureux des mortels ! (Il écrit quelques mots et cachette Vècrin ) Pourquoi donc tout se presse-t-il aujourd’hui ? Une seule soirée doit-elle me dédommager de tant d’ennuis, de tant d’impatience et de douleurs ? Paraissez, heures fortunées, avec ardeur attendues ! Esprits, conduisez-moi dans le sanctuaire des connaissances secrètes ! Amour, conduis-moi dans ton sanctuaire ! (H sonne. Entre un Domestique.) Qui est là de chez la marquise ?

LE DOMESTIQUE.

Jack, son laquais.

LE CHANOINE.

Fais-le entrer, (fx Domestique sort.) Je n’aurai point de repos que je ne sache ce bijou dans ses mains.

JACK.

Que commande monseigneur ?

LE CHANOINE.

Porte ce paquet à ta gracieuse maîtresse. Cours, tiens-le ferme, et ne va pas le perdre.

JACK.

Aussi peu que ma tête.

LE CHANOINE.

Tu es si étourdi !