Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/152

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mettre à ton côté ; il ne danse qu’avec toi sur la place : que me font tes plaisirs ?

D’AUTRES SERVANTES.

Aujourd’hui, sûrement, il ne sera pas seul ; il a dit que la tête frisée serait avec lui.

UN ÉCOLIER.

Peste, comme elles cheminent ces joyeuses fillettes ! Viens, frère, nous les accompagnerons. De la bière forte, du tabac piquant et une servante en toilette, voilà mon goût.

UNE FILLE BOURGEOISE.

Voyez un peu les beaux garçons ! C’est vraiment une honte. Ils pourraient avoir la meilleure compagnie, et ils courent après ces servantes.

DEUXIÈME ÉCOLIER, au premier.

Pas si vite ! Derrière nous en voici deux. Elles sont mises très-joliment. Une d’elles est ma voisine. Je suis très-attaché à cette iillette. Elles vont leur petit pas, et finiront bien par nous prendre avec elles.

PREMIER ÉCOLIER.

Non, frère ; je n’aime pas la gêne. Vite, que le gibier ne nous échappe pas ! La main qui tient le balai le samedi est celle qui vous caresse le mieux le dimanche.

UN BOURGEOIS.

Non, il ne me plaît pas le nouveau bourgmestre. Depuis qu’il est en place, il devient de jour en jour plus hardi. Et que fait-il donc pour la ville 1 Cela ne va-t-il pas plus mal tous les jours ? Il faut obéir plus que jamais et payer plus qu’auparavant.

UN MENDIANT. Il Chante.

Mes bons messieurs, mes belles daines, Si bien parés, aux joues vermeilles, Qu’il vous plaise de me regarder, Et voyez et soulagez ma misère. Ne me laissez pas ici chanter en vain. Celui-là seul est joyeux qui sait donner. Ce jour, que tous les hommes’fêlent, Soit-il pour moi un jour de moisson !

DEUXIÈME BOURGEOIS.

Je ne sais rien de plus agréable, les dimanches et les jours de fête, que de parler de guerre et bruits de guerre, tandis que