Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/164

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résoudre en vapeur.

Ne monte pas jusqu’à la voûte ;

Couche-toi aux pieds du maître.

Tu le vois, je ne menace pas en vain. •

Je te roussis avec la sainte flamme….

N’attends pas

La lumière trois fois brûlante ;

N’attends pas

Le plus puissant de mes charmes.

(Le nuage se dissipe ; Méphistophélès, velu comme un écolier en voyage, sort de derrière le poêle.)

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Pourquoi ce vacarme ? Qu’y a-t-il pour le service de monsieur ?

Faust.

Voilà donc le noyau du barbet ! Un écolier en voyage ! Le cas me fait rire.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Je salue le savant docteur. Vous m’avez fait suer comme il faut. •

FAUST.

Comment te nommes-tu ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

La question me semble futile pour un homme qui méprise si fort la Parole ; qui, laissant bien loin toute apparence, ne regarde qu’au fond des êtres.

Faust.

Chez vous, messieurs, on peut d’ordinaire lire le caractère dans le nom, où il se révèle trop clairement, quand on vous appelle Belzébuth1, Tentateur, Menteur. Eh bien ! qui es-tu donc ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Une partie de cette force qui veut toujours le mal et fait toujours le bien.

FAUST.

Que signifie cette énigme ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Je suis l’esprit qui nie sans cesse. Et cela avec raison, car tout ce qui reçoit l’existence est digne de périr ; aussi vaudrait-il