Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/182

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Je vous jure que je crois faire un songe. Oserais-je bien vous importuner une autre fois, pour entendre le fond de votre sagesse ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Ce que je puis, je le ferai volontiers.

L’Écolier.

Je ne puis absolument me retirer ; il faut encore que je vous présente mon album. Que Votre Grâce m’accorde cette faveur !

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Fort bien ! (Il écrit et il rend l’album. )

L’Écolier, lisant. 

Eritis Sicut Deus, Scientes Bonum Et Malum ’. (Il ferme l’album respectueusement et prend congé.)

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Va, suis la vieille maxime de mon cousin le serpent : certainement ta ressemblance avec Dieu troublera un jour ton repos. (Entre Faust. )

Faust.

Où allons-nous maintenant ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Où il te plaira. Nous verrons le petit monde et puis le grand. Avec quelle joie, avec quel profit,-tu vas te régaler de ce cours !

FAUST.

Mais, avec ma longue barbe, je manque de manières polies ; la tentative ne me réussira point. Je n’ai jamais su me produire dans le monde ; devant les autres, je me sens petit : je serai toujours embarrassé.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Mon bon ami, tout cela s’arrangera ; dès que tu auras confiance en toi, tu sauras vivre.

FAUST.

Comment donc sortirons-nous de la maison ? Où prendras-tu des chevaux, des valets et une voiture ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Il nous suffira d’étendre ce manteau ; il nous portera à tra1. Vous serez comme Dieu, sachant le bien et le mal.

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