Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


UN LABORATOIRE.

Architecture et ameublement dans le goût du moyen âge ; appareils compliqués, incommodes, pour des expériences fantastiques.

WAGNER, auprès du foyer.

La cloche retentit : à ce bruit terrible, frémissent les murs que la suie a noircis. L’incertitude d’une attente si solennelle ne peut durer plus longtemps. Déjà les ténèbres s’éclaircissent ; déjà, au fond de la fiole, s’embrase comme un charbon vivant, même comme la plus magnifique escarboucle, qui lance des éclairs à travers l’obscurité. Une vive et blanche lumière paraît ! Oh ! puisse je ne pas la perdre cette fois !… Ah Dieu ! quel est ce vacarme à la porte ?

MÉphistophÉlÈs, entrant.

Salut ! vous voyez un ami.

Wagner, avec anxiété.

Salut à l’étoile du moment ! (Bas.) Mais retenez avec soin vos paroles et votre haleine. Une œuvre magnifique est sur le point de s’accomplir,

MÉPH1STOPHÉLÈS, plllS bas.

Qu’y a-t-il donc ?

WAGNER, plus bas.

Un homme va naître.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Un homme ? Et quel couple amoureux avez-vous enfermé dans la cheminée ?

Wagner.

Dieu m’en garde ! L’ancienne façon d’engendrer, nous la déclarons une vaine plaisanterie. Le point délicat d’où jaillissait la vie, la douce force, qui s’élançait de l’intérieur et prenait et