Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/364

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par malheur, de proches parentes. C’est un vieux livre à feuilleter : du Harz à l’Hellade toujours des cousins !

1. La déesse au pied d’âne. Elle prenait toute sorte de formes.

EMPOUSE.

Je sais agir soudain avec décision : je pourrais me transformer en mille choses, mais aujourd’hui, en votre honneur, j’ai mis la petite tête d’âne.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Je le vois, chez ces gens la parenté est une grande affaire ; mais, quoi qu’il puisse arriver, je désavouerais volontiers la tête d’âne.

LES LAMIES.

Laisse cette vilaine ! Elle redoute tout ce qui peut sembler aimable et beau ; tout ce qui serait aimable et beau, dès qu’elle approche, n’existe plus.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Ces petites cousines aussi, tendres et langoureuses, elles me sont toutes suspectes ; et, derrière les rosés de ces joues mignonnes, je crains encore quelques métamorphoses.

LES LAMIES.

Essaye donc : nous sommes nombreuses. Prends, et, si tu as du bonheur au jeu, attrape le meilleur lot. Pourquoi ces amoureuses cantilènes ? Tu es un misérable galant : tu viens te rengorger et tu fais le fier !… Le voilà qui se mêle à nos bandes : ôtez vos masques l’une après l’autre, et montrez-lui vos faces nues….

MÉPHISTOPHÉLÈS.

J’ai choisi la plus belle !… (Il l’embrasse.) Oh ! malheur à moi ! Quel manche à balai ! ( 11 en prend une autre. ) Et celle-ci ?… Ignoble figure !

LES LAMIES.

Mérites-tu mieux ?… Ne t’en flatte pas…,

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Je’voudrais m’assurer la petite…. Le lézard m’échappe des mains, et, comme un serpent, sa tresse glissante ! Eh bien ! je m’empare de la longue…. Je tiens un bâton de thyrse, avec sa tête en pomme de pin !… Comment cela finira-t-il ?… Eftcore une dodue, auprès de laquelle je me délecterai peut-être. Risquons une dernière fois !… Allons !… Grasse ! maflue !… Voilà