Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/375

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Allez chez Protée ; demandez à ce magicien comment on peut naître et se transformer.Il/ s’éloigne du côté de la mer.)

THALÈS.

. Nous n’avons rien gagné par cette démarche. Si vous venez à joindre Protée, aussitôt il s’évapore, et, s’il demeure, il ne vous dit enfin que des choses qui vous étonnent et vous confondent. Mais tu as besoin de ses conseils, faisons la tentative et suivons notre chemin. (Ils s’éloignent.)

Les SirÈnes, au haut des rochers.

Que voyons-nous de loin glisser à travers l’empire des ondes ? Gomme d.e blanches voiles s’avanceraient, poussées par le vent, ainsi sont brillantes à voir les nymphes radieuses de la mer. Descendons de ces roches escarpées : vous entendez les voix.

LES NÉRÉIDES ET LES TRITONS.

Ce que nous portons dans nos mains doit vous plaire à tous. Dans l’écaillé gigantesque de Chélone ’ brillent de sévères images. Ce sont des dieux que nous portons : entonnez de nobles chants.

LES SIRÈNES.

Petits de stature, grands en puissance, sauveurs des naufragés, dieux adorés dès les plus anciens âges.

LES NÉRÉIDES ET LES TRITONS.

Nous amenons les Cabires * pour célébrer une paisible fête ;. car, aux lieux où ils régnent saintement, Neptune se montrera favorable.

LES SIRÈNES.

Nous vous cédons le pas : quand un vaisseau s’est brisé, avec une force irrésistible, vous sauvez l’équipage.

LES NÉRÉIDES ET LES TRITONS.

Nous en avons pris trois avec nous ; le quatrième n’a pas voulu venir. Il a dit qu’il était le véritable, qui pensait pour eux tous.

LES SIRÈNES.

Un dieu peut se moquer d’un autre dieu : honorez toutes les faveurs, craignez tous les dommages.

1. Prononcez Kélone. La tortue.

2. Mystérieuses divinités, venues, dit-on, de Phénicie, et adorées surtout dans Imbros et Samothrace. Les Cabires étaient au nombre de quatre.

LES NÉRÉIDES ET LES TRITONS.

Ces dieux sont proprement au nombre de sept.

LES SIRÈNES.