Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/376

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Où sont restés les trois autres ?

LES NÉRÉIDES ET LES TRITONS.

Nous ne saurions le dire. Il faut les chercher dans l’Olympe. Là existe aussi le huitième, auquel personne encore ne pensait *. Ils nous attendaient propices ; mais tous n’étaient pas prêts. Ces incomparables veulent avancer toujours plus loin, désireux, affamés de l’inaccessible.

LES SIRÈNES.

Nous sommes accoutumées,, où que s’élève un trône, dans le soleil et la lune, d’y faire monter nos prières : cela profite.

LES NÉRÉIDES ET LES TRITONS.

Oh ! pour nous quelle gloire éclatante, de mener cette fête !

LES SIRÈNES.

Les héros de l’antiquité n’ont pas eu cette gloire, si brillants que fussent leurs exploits : s’ils ont conquis la Toison d’or, vous avez conquis les Cabires.

CHOEUR GÉNÉRAL.

S’ils ont conquis la Toison d’or, nous avons, vous avez conquis les Cabires.

HOMUNCULUS.

Ces monstres difformes me paraissent comme de méchants pots de terre : les sages s’y heurtent maintenant et brisent leurs têtes dures.

THALÉS.

C’est justement ce qu’on demande : la rouille fait le prix de la monnaie.

ProtÉb, inaperçu.

Ces choses-là me réjouissent, moi, vieux rêveur. Plus c’est bizarre, plus c’est respectable.

THALÈS.

Où es-tu, Protée ?

ProtÉe, d’une voix de ventriloque, tantôt près, tantôt loin. Ici et ici !

1. Si les sept Cabires représentent les sept planètes, le huitième serait probablement Uranus, la planète d’Herschell.

THALÈ