Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/392

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satisfaite de leur service, quand la haute puissance d’Ilion assiégé subsista, et tomba, et fut couchée dans la poussière, et non moins quand nous endurâmes les pénibles vicissitudes de la vie errante, où d’ordinaire chacun songe d’abord à soi. Ici encore, je n’attends pas moins de leur empressement. Le maître ne demande pas ce que sont les serviteurs, mais comment ils servent. C’est pourquoi, fais silence, et ne les provoque plus par tes rires insultants. Si tu as bien gardé jusqu’ici la maison du roi à la place de la maîtresse, cela tournera à ta gloire. Mais aujourd’hui elle revient elle-même ; retire-toi donc, pour ne pas recevoir un châtiment, au lieu de la récompense méritée.

Phorcis.

Menacer les gens de la maison est toujours un grand privilège, que la noble épouse du maître béni des dieux mérite par une sage direction durant de longues années. Puisque aujourd’hui, reconnue, tu rentres dans ton ancienne place de maîtresse et de reine, prends les guides longtemps relâchées, commande désormais ; prends possession du trésor et de nous tous en même temps : mais, avant tout, songe à me protéger, moi, la plus âgée, contre ces créatures, qui, devant ta beauté de cygne, ne sont que des oies babillardes, mal emplumées.

LA CORYPHÉE.

Que la laideur se montre laide auprès de la beauté !

Phorcis.

Que la sottise se montre sotte auprès de la sagesse ! (Dès ce moment, les chorétides répliquent en sortant du chœur une à une.)

PREMIÈRE CHORÉTIDE.

Parle-nous de l’Érèbe ton père, parle de la Nuit ta mère.

Phorcis. 

Et toi, parle de Scylla, ta cousine germaine.

DEUXIÈME CHORÉTIDE.

Plus d’un monstre grimpe à ton arbre généalogique.

Phorcis. Va chez Orcus chercher ta parenté.

TROISIÈME CHORÉTIDE.

Ceux qui y demeurent sont tous beaucoup trop jeunes pour toi.

PHORCIS. 

Ara