Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/439

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qu’on la voit saine et sauve ; le bras sait promptement faire valoir son bon droit ; il lève le bouclier, pour protéger le front ; soudain l’épée, attentive à son devoir, sait détourner puissamment et rendre le coup ; le pied solide prend part à leur succès, et se pose vivement sur la nuque de l’ennemi terrassé. L’empereur.

1. George Sabellicus, qui vivait au commencement du xvi* siècle.

Tel est mou courroux, ainsi voudrais-je le traiter, et me faire un marchepied de sa tête orgueilleuse !

Les HÉrauts, qui reviennent.

Nous avons trouvé là-bas peu d’honneur, peu de crédit. Ils ont ri de notre hardi et noble message, comme d’une vaine parade. «Votre empereur, disent-ils, est expiré, comme un écho dans l’étroite vallée ; quand nous voulons parler de lui, nous disons, comme le conte : II était une fois…. »

FAUST.

L’événement répond aux vœux de les meilleurs sujets, qui, fermes et fidèles, se tiennent à tes côtés. L’ennemi s’approche, les tiens attendent, brûlants d’ardeur. Commande l’attaque : le moment est favorable.

L’empereur .

Ici je renonce au commandement. (Au général en chef.) A toi, prince, de faire ton devoir !

LE GÉNÉRAL EN CHEF.

Eh bien ! que l’aile droite marche en avant ! La gauche de l’ennemi, qui monte maintenant, doit, avant d’avoir fait le dernier pas, céder à la fidélité éprouvée de notre vaillante jeunesse.

FAUST.

Permets donc que ce joyeux héros se place sans tarder dans tes rangs, s’incorpore à tes bataillons, et qu’avec eux il déploie sa puissante nature. (Il indique la droite.) Raufebold, s avançant.

Qui me montre sa face ne s’en retourne qu’avec les mâchoires brisées ; qui me tourne le dos, bientôt son cou, sa tête et son toupet flotteront horriblement sur ses épaules ; et, si tes hommes jouent ensuite de l’éjpée et de la massue avec la même furie que moi, les ennemis tomberont, homme sur homme, noyés dans leur propre sang. (Il s’éloigne.)

LE GÉNÉRAL EN CHEF.

Que la phalange de notre centre suive doucement. Qu’elle se présente prudemment à l’ennemi avec toute