Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/477

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Je me sens un secret désir de chatte ; à chaque regard, je les trouve plus beaux. Oh ! approchez-vous ; accordez-moi un seul regard ! •

LES ANGES.

Nous voici : pourquoi reculer ? Nous approchons : si tu le peux, demeure. (Les anges en circulant prennent toute la place.) MÉPHiSTOPHÉLÈs, refoulé dans le proscenium.

Vous nous traitez d’esprits damnés, et vous êtes les véritables sorciers, car vous séduisez hommes et femmes…. Quelle maudite aventure ! Est-ce là l’élément de l’amour ?Tout mon corps est en feu. Je sens à peine que la nuque me brûle…. Vous flottez ça et là : baissez-vous donc ! Donnez un peu à vos membres gracieux des mouvements plus mondains ! En vérité, le sérieux vous sied à merveille, mais j’aimerais a vous voir du moins sourire une fois. Ce serait pour moi un délice éternel. Je veux dire, comme les amoureux regardent, un léger pli à la bouche, et c’est tout !… Toi, grand garçon, je te trouve surtout à mon gré. Cette mine de sacristain ne te va pas du tout. Regarde-moi donc d’un œil un peu fripon ! Vous pourriez aussi vous montrer plus nus décemment. Cette longue chemise flottante est par trop morale…. Ils se tournent…. Sous cet aspect, les drôles ne sont que trop appétissants.

CHOEUR DES ANGES.

Tournez-vous vers la lumière, flammes aimantes ! Ceux qui se damnent, que la vérité les guérisse, en sorte qu’ils se délivrent du mal avec joie, pour être heureux au sein de l’Infini !

MËphistophÉlÈs.

Qu’est-ce que j’éprouve ? C’est comme Job, le drôle tout couvert d’ulcères, qui se fait horreur à lui-même, et triomphe en même temps, quand il se regarde des pieds à la tête, quand il se repose sur lui-même et sa race. Elles sont sauvées, les parties nobles du diable. Cette bouffée d’amour se jette sur la peau. Elles sont déjà consumées, ces flammes détestables, et, comme il convient, je vous maudis tous ensemble.

CHOEUR DES ANGES.

Saintes ardeurs ! Celui qu’elles entourent se sent, dans la vie, heureux avec les bons. Tous réunis, élevez-vous et chanlez. L’air