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222 LES ANNÉES D’APPRENTISSAGE

« Je le promets encore une fois, s’écria-t-il, en retombant sur le coussin.

Tous gardèrent le siience ils étaient confus, mais non pas consolés, et Philine, assise sur son coffre, grugeait des noix, qu’elle avait trouvées dans sa poche.

CHAPITRE IX.

Le chasseur revint avec quelques hommes, et se mit en devoir d’emporter le blessé. II avait décidé le ministre du village à recevoir le jeune couple. On emporta le coffre de Philine elle le suivait d’un air simple et modeste. Mignon courut en avant.

En arrivant au presbytère, le blessé y trouva un grand lit conjugal, depuis longtemps préparé, comme lit d’honneur et d’hospitalité. Alors seulement, on s’aperçut que la blessure s’était rouverte et avait beaucoup saigné. II fallut s’occuper d’un nouveau pansement. Le blessé eut un accès de fièvre ; Philine le veilla fidèlement, et, quand elle fut vaincue par la fatigue, le joueur de harpe prit sa place ; Mignon, avec la ferme volonté de veiller, s’était endormie dans un coin.

Le lendemain, Wilhelm, se trouvant un peu mieux, le chasseur lui apprit que les nobles voyageurs qui les avaient secourus la veille venaient de quitter leur château, pour s’éloigner du théâtre de la guerre, et se retirer, jusqu’à la paix, dans nn pays plus tranquille. Il dit le nom du vieux seigneur et de sa nièce, désigna le lieu où ils se rendaient d’abord, et ne laissa pas ignorer à Wilhelm comme la jeune dame lui avait recommandé de prendre soin des malheureux voyageurs.

Le chirurgien vint interrompre les vifs remerciements par lesquels notre ami épanchait sa reconnaissance ; il fit une des