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488 J.ES ANKËES D’ÀPPREXTISSAGH

Je puis vous assurer, dit Werner, que je n’ai de ma vie pensé à l’État j’ai payé les impôts, les péages et droits d’escorte, uniquement parce que la coutume le veut ainsi. Kh bien, dit Lothaire, j’espère que je ferai de vous un bon patriote car de même qu’à table un bon père sert toujours ses enfants avant lui, un bon citoyen, avant toute autre dépense, prélève ce qu’il doit payer a l’État. »

Ces réflexions générales, loin de suspendre le cours de leurs affaires particulières, en accélérèrent la conclusion. Lorsqu’elles furent a peu près réglées, Lothaire dit à Wilhelm

Il faut que je vous envoie maintenant dans un lieu où vous êtes plus nécessaire qu’ici ma sœur vous fait prier de vous rendre chez elle aussitôt que possible. La pauvre Mignon semblé dépérir, et l’on croit que votre présence pourrait encore arrêter le mal. Ma sœur m’envoie ce nouveau billet, qui vous montrera combien la chose l’intéresse.

Lothaire lui présenta le billet. Wilhelm avait entendu ces paroles avec le plus grand embarras, et reconnut sur-le-champ dans ces mots, rapidement tracés au crayon, l’écriture de la comtesse. Il ne savait que répondre.

« Emmenez Félix avec vous, dit Lothaire, afin que les enfants s’égayent ensemble. Vous partirez demain matin la voiture de ma sœur, dans laquelle mes gens sont venus, est encore ici mes chevaux vous conduiront jusqu’à moitié chemin, puis vous prendrez la poste. Adieu, cher ami, saluez de mapartia comtesse dites-lui que je la reverrai bientôt, et qu’elle doit se préparer a recevoir quelques hôtes. L’ami de notre grand-oncle, le marquis Cipriani, est en route pour venir ici ; il espérait trouver le vieillard encore vivant, et passer avec lui d’heureux moments, au souvenir de leur ancienne liaison et dans les jouissances des arts qu’ils aimaient tous deux. Le marquis était beaucoup moins âgé que mon oncle, et lui devait la meilleure part de son éducation. Il faut maintenant mettre en œuvre toutes nos ressources, pour combler un peu le vide qu’il trouvera, et nous ne pouvons mieux y réussir qu’en appelant à nous quelques amis. »

Là-dessus Lothaire se retira chez lui avec l’abbé Jarno avait déjà pris les devants à cheval Wilhelm se hâta de rentrer dans