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DE WIMIELM MEISTER. 585

mieux que moi ! Venez chez elle, venez. Allons la voir et nous réjouir. »

Lothaire embrassa son ami et le conduisit chez Nathalie. Elle vint au-devant d’eux avec Thérèse. Tout le monde gardait le silence.

K Point de lenteurs ! dit Frédéric. Il faut que vous soyez prêts a partir dans deux jours. Qu’en dites-vous, mon ami ? poursuivit-il en s’adressant à Wilhelm. Quand nous fîmes connaissance, quand je vous demandai ce joli bouquet, qui aurait pu croire que vous recevriez un jour de ma main une pareille fleur ?

Veuillez, dans ce moment de bonheur suprême, ne pas me rappeler ce temps-là !

Et vous ne devez pas en rougir, pas plus qu’on ne doit rougir de sa naissance. Ce temps était bon, et je ne puis te regarder sans rire il me semble voir Saül, le fils de Cis, qui partit pour chercher les ânesses de son père, et qui trouva un royaume.

Je ne sais pas ce que vaut un royaume, répondit Wilhelm, mais je sais que j’ai obtenu un bonheur dont je ne suis pas digne, et que je ne changerais pas contre tout l’univers. »