Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VII.djvu/130

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— Je crois vous comprendre, dit l’aimable jeune fille : n’importe, achevez.

— Un songe merveilleux, poursuivit-il, quelques mots du grave astronome, un compartiment séparé et fermé, dans ces armoires accessibles, et portant cette inscription : Les particularités de Macarie, toutes ces circonstances s’unissent à une secrète voix, qui me crie que cette étude des astres n’est pas seulement un goût scientifique, un désir de connaître le firmament, mais qu’il faut plutôt supposer que ces choses recèlent un rapport secret de Macarie avec les astres, qu’il m’importerait extrêmement de connaître. Je ne suis ni curieux ni importun, mais je trouve ici un cas si intéressant pour l’observateur des esprits et -des mœurs, que je me sens entraîné à demander si, après tant de marques de confiance, on voudrait bien encore m’accorder cellelà, qui mettrait le comble à vos bontés.

— Je suis autorisée à vous l’accorder, répondit-elle avec obligeance. Votre songe remarquable est, il est vrai, resté un secret pour Macarie ; mais j’ai apprécié et considéré, avec notre savant ami, votre singulière activité d’esprit, votre soudaine conception des plus profonds secrets, et nous osons nous permettre de vous conduire plus avant. Souffrez que je vous parle d’abord par figures : dans les choses difficiles à comprendre, on a raison de recourir à ce moyen.

« Comme on prétend que le poète recèle au fond de son être les éléments du monde moral, qui n’auraient qu’à se répandre par degrés de son sein, en sorte que rien ne se présente à lui dans l’univers dont il n’ait eu le pressentiment, de même, à ce qu’il parait, les rapports de notre système solaire sont, dès le principe, innés chez Macarie, d’abord à l’état de repos, puis se développant par degrés, enfin prenant une vie toujours plus manifeste. Ces apparitions lui furent d’abord douloureuses, puis elle y prit plaisir, ët SOU’ïnchànlèment augmenta avec les années. Cependant elle ne put arriver là-dessus à l’unité et à la ^paix avant d’avoir trouvé le soutien, l’ami, dont vous avez suf-’ fisamment appris à connaître le mérite.

« D’abord incrédule, en sa qualité de mathématicien et de philosophe, il suupi ;oiin■Tlongtemps que cette vision était une ’chose apprise ; car Macarie dut avouer qu’elle avait reçu de