Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VII.djvu/81

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fiance. Je lui envoie vos deux lettres : elles lui apprendront à vous connaître, et j’espère que nous autres nous trouverons bientôt, sans y songer, une occasion de nous montrer à lui. Adieu ! Je souffre cruellement.

Bertille à la tante

Pourquoi tant dissimuler envers ceux avec qui l’on doit passer sa vie ?… Vous gâtez votre neveu. C’est affreux à vous de lui envoyer nos lettres. Elles ne lui apprendront point à nous connaître, et je ne souhaite qu’une occasion prochaine de me montrer à lui sous une autre face. Vous faites bien souffrir les autres, souffrante et aveugle comme vous êtes. Soyez bientôt guérie de vos souffrances. Pour votre amour, il est incurable.

lia tante à llersllle.

J’aurais envoyé ton dernier billet à Lénardo avec les autres, si j’avais persisté dans la résolution que mon amour incorrigible, ma migraine et ma paresse m’avaient inspirée. Vos lettres ne sont point parties.

Wllhelm à Nathalie.

L’homme est un être social et bavard ; il trouve une grande jouissance à exercer les facultés qu’il a reçues, quand même il n’en résulterait rien de plus. Que de fois on se plaint dans le monde des gens qui ne nous laissent pas dire un moi ! Et l’on pourrait aussi se plaindre qu’ils ne nous laissent pas écrire, si écrire n’était pas d’ordinaire une occupation qui demande la solitude et l’indépendance.

On ne peut se tigurer tout ce que les hommes écrivent. Je ne parle pas de tout ce qui s’imprime, quoique ce soit déjï bien assez ; mais ce qui circule, sans bruit, de lettres, de nouvelles, d’histoires, d’anecdotes, .de descriptions, ayant pour objet la