Page:Goethe - Poésies, trad. Blaze, 1843.djvu/54

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émotions ne sont ici que les fleurs d’un bouquet ; et la vieillesse comme la jeunesse, les fautes comme les vertus, sont à leur plaee en des chansons.




LE NOUVEL AMADIS.


Quand j’étais encore un enfant, on m’enferma ; et je passai mainte année de la sorte, seul avec moi-même, comme dans le corps de ma mère.

Mais tu fus mon passe-temps, Fantaisie aux ailes d’or ; j’étais un héros ardent comme le prince Pipi, et je courais le monde.

Je bâtissais maint château de cristal, et le renversais aussi ; je lançais mes traits flamboyants à travers le ventre des dragons, oui, j’étais un homme !

Alors, en vrai chevalier, je délivrais la princesse Dorade. Elle était vraiment gracieuse, elle me conduisait a table, et j’étais fort galant.

Son baiser était une manne des dieux, brûlant comme le vin. Ah ! j’aimais à en mourir ! Elle était toute émaillée de rayons du soleil.

Ah ! qui me l’a enlevée ? nul lien magique ne pouvait-il donc empêcher sa fuite rapide ? Dites, ou est son pays ! ou est la route qui y mène ?




LA ROSE DES BOIS.


Un enfant vit une petite rose, une rosette dans le bois ; elle était jeune et belle comme l’aurore. Il courut vite pour la voir de plus près, puis la regarda avec une grande joie.