Page:Gogol HalperineKaminsky - Veillees de l Ukraine.djvu/110

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— Voyez-vous ce père ! fit Levko revenu de sa stupeur et suivant des yeux le bailli qui s’éloignait en jurant — quel polisson cela fait ! c’est joli ! Et moi qui m’étonnais et qui ne comprenais rien à cette énigme de la sourde oreille qu’il me fait lorsque je lui parle de mes amours. Attends un peu, vieux raifort ; je t’apprendrai à courir la fiancée d’autrui.

— Hé ! hé ! vous autres. Ici, ici, criait Levko en faisant de la main signe à ses amis qui, de nouveau, s’étaient rassemblés. — Venez vite. Je vous ai tout à l’heure engagés à aller vous coucher, mais maintenant j’ai réfléchi, me voilà prêt à nocer avec vous toute la nuit s’il faut.

— À la bonne heure, reprit l’un d’eux large d’épaules et bien bâti et qui passait pour le premier noceur et le plus grand polisson de la bande. — Je ne suis pas dans mon assiette lorsque je n’ai pas assez nocé. Il me semble qu’il me manque quelque chose, comme si j’avais perdu mon bonnet ou ma pipe. En un mot, je ne suis plus un Cosaque, c’est tout dire.